Les syndicats de la santé ont opté pour une grève d'une semaine durant le mois de décembre. Par ailleurs, un sit-in a eu lieu hier à l'hôpital Mustapha-Pacha à Alger en signe de protestation contre le mutisme du gouvernement. Ce sont des grévistes plutôt déterminés que nous avons rencontrés hier, au dernier jour du débrayage, et prêts à aller jusqu'au bout de leur mouvement pour décrocher leurs revendications. Durcir le ton, radicaliser le mouvement, partir en rangs serrés... à l'unanimité, les propos des protestataires convergent vers le même sens. Rien ne les décourage désormais, ni le mutisme du gouvernement encore moins la guerre des chiffres que se livrent systématiquement les premiers responsables des deux secteurs, à savoir la santé et l'éducation nationale. Cela n'a pas pour autant entravé la détermination des fonctionnaires de la santé qui ont tenu, hier, une AG à l'hôpital Mustapha-Pacha à Alger. Plus de 500 fonctionnaires étaient présents à ce rassemblement. Ils étaient entassés à l'intérieur de l'amphithéâtre du CPMC afin de débattre de l'avenir du mouvement. En présence des responsables syndicaux du secteur de l'éducation, les représentants des cinq syndicats de la santé se sont félicités du succès du mouvement de protestation dans la Fonction publique. “Cela fait trois jours que nous nous mobilisons pour l'amélioration de notre situation socioprofessionnelle, et le gouvernement persiste à faire la sourde oreille. Il faut en finir avec le mépris à l'égard de l'élite de la société algérienne. Il faut durcir le mouvement, voire même le radicaliser et aller vers une grève des urgences, si les pouvoirs publics poussent au pourrissement”, menacent les syndicalistes de la santé. Après plusieurs propositions qui ont été faites concernant l'avenir du mouvement, le personnel médical regroupant maîtres-assistants, professeurs, docents, praticiens de la santé ainsi que généralistes, a voté pour la reconduction du mouvement de protestation, tout en observant une semaine d'arrêt de travail. En effet, les fonctionnaires de la santé ont approuvé la décision de renouvellement de la grève prochainement mais la date sera arrêtée en concertation avec la coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique, tout en durcissant le ton et en boycottant les travaux et les rencontres avec les membres du ministère de la Santé. “Nous avons opté pour un débrayage cyclique. On débutera par une semaine d'arrêt de travail puis nous radicaliserons le mouvement crescendo. Le gouvernement ne peut rester éternellement sourd à nos revendications légitimes. Il finira par réagir”, déclare le Pr Zidouni, responsable du syndicat des professeurs et docents. Cependant, hier à l'issue de l'AG, les blouses blanches ont observé un sit-in à l'intérieur de l'hôpital Mustapha-Pacha. “La coordination est ouverte à tous les syndicats qui adhèrent à nos revendications. Il n'y a pas de place à la manipulation, car notre mouvement n'a rien à voir avec ce qui ce passe sur la scène politique”, précise le Dr Djidjeli, porte-parole du Syndicat national des professeurs et décents. Nabila Afroun