Après le gel de leur grève, il y a un mois, les praticiens et praticiens spécialistes envisagent de revenir à la protestation. “Nous allons nous réunir, lundi, en intersyndicale de la santé pour discuter des démarches à suivre et ce que je peux dire c'est que l'option de la grève se pose d'elle-même”, a révélé, hier, le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), lors d'un rassemblement tenu au sein de l'hôpital Mustapha-Pacha, à Alger. À l'occasion du 1er Mai, Fête des travailleurs, une journée fort symbolique pour les travailleurs, l'Intersyndicale de la santé a célébré la journée par l'organisation d'un rassemblement. Par ce sit-in, les médecins protestataires veulent réaffirmer leur refus face aux agissements de la tutelle et aux entraves aux libertés syndicales. Hier, ils étaient quelque 200 médecins qui ont répondu à l'appel des deux présidents du Syndicat national des praticiens de la santé publique et praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Certains médecins ne cachaient pas leur ras-le-bol quant à la manière dont est géré le mouvement. “Nous avons observé quatre mois de grève et c'est le troisième rassemblement depuis le gel de notre mouvement. À ce jour, nos représentants n'ont rien fait. Normalement, après leur échec à faire aboutir nos revendications, ils devaient déposer leur démission et nous laisser le choix de décider s'ils restent ou pas”, a indiqué un médecin généraliste. Pour les syndicalistes, la célébration du 1er Mai se déroule cette année dans des conditions “spéciales”. “Le 1er Mai se déroule dans des conditions différentes, il a un goût particulier, où tous les droits des travailleurs sont bafoués et le droit de grève étouffé”, a relevé le Dr Mohammed Yousfi, président du SNPSSP. Les syndicalistes ont fait constater que la situation connaît une certaine régression. “Le gouvernement a fermé les portes aux syndicats, il veut revenir au syndicat unique et docile. C'est un retour en arrière”, disent-ils. Ils estiment aussi qu'aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est “au moment où nous sommes riches qu'on revient à la dictature. Le gouvernement veut normaliser la situation et dire que tout va bien”, ont encore regretté les syndicalistes. Plus d'une heure après leur regroupement au milieu de l'hôpital, les praticiens ont entamé une marche au sein de l'établissement qui les a menés jusqu'à la porte d'entrée du côté de la place 1er-Mai. Ici, un dispositif sécuritaire les attendait. Tout le long du parcours, les grévistes scandaient des slogans tels que “SOS Bouteflika, viens voir la vérité”, “La santé en danger, le ministre en congé”, “Algérie en danger, Ouyahia en congé”, ou bien “De la pomme de terre à la santé, ça ne marchera jamais”. Après avoir crié leur colère, les praticiens sont revenus au point de départ, où les présidents des syndicats ont pris la parole et rappelé l'importance du “combat”. À la fin, les praticiens ont chanté l'hymne national et se sont dispersés dans le calme. Concernant la suite du mouvement, l'Intersyndicale prévoit une rencontre demain. Quant à la confédération, les syndicalistes ont fait savoir qu'ils vont rencontrer leurs homologues de l'éducation en fin de semaine pour discuter des modalités afin de publier une charte commune.