Le 12e forum des hommes d'affaires arabes, qui a réuni les ministres de l'Economie, des Finances et de l'Investissement aux côtés des hommes d'affaires et des banques centrales de plusieurs pays arabes, a été consacré à l'examen des retombées de la crise financière mondiale sur le secteur privé arabe et à l'étude des moyens d'y remédier. La réunion des experts du secteur pharmaceutique a constaté que le volume des investissements arabes dans le secteur des médicaments s'élève à 5 milliards de dollars, dont la majorité est assurée par le secteur privé. En effet, 94% des médicaments sont importés par les pays arabes et la facture ne cesse de croître. La fabrication du médicament se heurte à de nombreux problèmes dont l'un des plus importants demeure l'absence de concertation et de coopération entre pays arabes. Un autre problème se pose, celui de la surconsommation de médicaments due, sans doute, à l'absence de sensibilisation des consommateurs par les pouvoirs publics. À titre d'exemple, la facture du médicament qui s'élevait à plus de 800 millions de dollars en 2005, pour s'alourdir de plus de 50%, et dépasser le milliard de dollars, fin 2007. On peut rappeler que plus de 200 000 personnes sont employées par le secteur pharmaceutique dans 270 unités produisant pour 6,2 milliards de dollars de médicaments, en 2007. Un net progrès, comparativement à 1975 où la production ne dépassait guère les 275 millions de dollars. Rien n'est fait pour coordonner la production des diverses firmes aux fins de spécialisation et de division du travail, afin d'éviter des chevauchements et des conflits d'intérêt entre ces firmes. La question de la complémentarité se pose, ainsi que la mise en place d'un organe de parrainage de cette industrie. Il est temps puisque de nombreuses entreprises locales de production de médicaments ont déjà été rachetées par des firmes d'envergure mondiale, ce qui a provoqué le renchérissement des produits pharmaceutiques, tout en entravant le développement d'une industrie pharmaceutique performante dans le monde arabe. À signaler que la Jordanie et le Liban, chacun à sa manière, se sont spécialisés dans la fabrication dans l'exportation de médicaments. En 2000, l'industrie pharmaceutique représentait le deuxième secteur d'exportation, après les phosphates, en Jordanie. Alors que certaines firmes libanaises se sont spécialisées dans les produits pharmaceutiques destinés à l'Afrique et à l'Europe. Malgré tous les aléas d'une concurrence de plus en plus féroce imposée par les grosses firmes étrangères, les investissements se poursuivent dans un secteur encore presque vierge dans les pays arabes. En Algérie, Saidal arrive à couvrir 30% des besoins en générique, alors que les pouvoirs publics viennent de remettre au goût du jour l'obligation d'investir au bout de deux années d'importation, tout en interdisant l'importation des produits fabriqués sur place. Des mesures applaudies en leur temps par les investisseurs du secteur. D. Z.