Les participants aux travaux du 12e forum des hommes d'affaires arabes, qui ont débuté samedi au Caire, ont plaidé pour la nécessité d'investir les capitaux arabes dans les pays de la région. Les participants ont été unanimes à considérer la crise financière mondiale comme une sonnette d'alarme pour les hommes d'affaires arabes appelés désormais à opérer un changement dans leurs pratiques, à renforcer leur coopération et à réorienter leurs investissements vers les pays arabes qui recèlent de riches opportunités pour des investissements plus sûrs. Regroupant les ministres de l'Economie, des Finances et de l'Investissement aux côtés des hommes d'affaires et banques centrales de plusieurs pays arabes, la rencontre examinera, notamment, les retombées de la crise financière mondiale sur le secteur privé arabe et les moyens d'y remédier. Il s'agira également de débattre des thèmes inscrits à l'ordre du jour du prochain sommet économique et social arabe prévu au Koweït et de passer en revue les expériences et expertises des investisseurs arabes et le climat des investissements dans la région ainsi que la coopération économique interarabe. Le président de l'Union des hommes d'affaires arabes, Hamdi Tabaâ, a appelé à la mise en place d'un nouveau système financier avec l'implication active de tous les Etats arabes ainsi que les organisations de la société civile, soulignant l'importance d'investir les capitaux dans des projets arabes stratégiques et productifs à même de réaliser le développement durable et l'intégration économique régionale, notamment dans les secteurs de l'énergie, de l'eau, des transports et de la sécurité alimentaire. Il a, à cet égard, mis l'accent sur l'importance du soutien financier de la part des institutions arabes de financement et des fonds souverains arabes dont les actifs sont estimés actuellement à près de 1,5 million de dollars. M. Tabaâ a appelé à intensifier le commerce interarabe et au développement de la zone arabe de libre- échange, estimant nécessaire l'élaboration par les pays arabes de politiques audacieuses dans le domaine des transports en tant que vecteur du commerce, de l'investissement et du tourisme entre les pays arabes. Il a également évoqué les questions économiques nécessitant un traitement efficace, à l'instar du chômage dont le taux a dépassé 14 % au niveau arabe, ce qui nécessite l'injection de 70 milliards de dollars, selon lui, pour investir dans des projets générateurs d'emplois, soulignant que le prochain sommet arabe économique constitue une étape décisive pour consolider l'intégration économique arabe. Pour sa part, le président de l'Association des hommes d'affaires égyptiens, Hussein Sabour, a précisé que cette rencontre intervient dans un contexte marqué par la crise financière mondiale qui s'est déclenchée aux Etats-Unis avant de se propager à un rythme effréné à travers le monde, notamment dans la région arabe "à des degrés divers". Le président du Conseil des ministres égyptien, Ahmed Nadhif, qui a présidé l'ouverture du forum, a souligné que les gouvernements arabes ne sont pas à eux seuls en mesure de faire face aux défis nés de la crise financière mondiale, appelant, à ce propos, les pays et la communauté des affaires arabes à dépasser l'étape des débats pour celle de la mise en place de solutions concrètes à ce problème. M. Nadhif a évoqué, en outre, les défis auxquels fait face le monde arabe, dont la nécessaire intégration dans le domaine des infrastructures au service du commerce et de l'investissement, mettant en exergue l'importance de la ressource humaine en tant qu'épine dorsale du développement.