“Le client doit ramener sa propre main-d'œuvre pour charger le ciment, depuis l'aire de stockage, sur ses camions et à sa charge.” Les entrepreneurs de Batna, affilés à la Fédération de lUnion générale des entrepreneurs algériens (UGEA) tirent la sonnette d'alarme pour dénoncer, selon leurs dires, une situation qu'ils jugent alarmante et qui risque de ralentir les chantiers du développement dans la wilaya. Au cœur de leurs préoccupations, la question du chargement du ciment à partir de la cimenterie de Aïn Touta. Avant, l'opération, assurée par les manutentionnaires de la cimenterie, se faisait directement à partir du site même de la cimenterie. Dernièrement, pour des raisons propres à l'unité, le chargement se fait extra muros sur des points de stockage. “Le client doit ramener sa propre main-d'œuvre pour charger le ciment depuis l'aire de stockage sur ses camions et à sa charge, à cela s'ajoute les pertes causées par la fragilité des sacs qui subissent de multiples déplacements et qu'on estime à 10%”, explique le porte-parole des entrepreneurs. “L'entrepreneur qui a de grands projets charge au moins 20 tonnes, chaque semaine, imaginez un peu ce que cela lui coûte”, continue notre interlocuteur. À ces frais de chargement, s'ajoute le surcoût de la hausse des prix des matériaux de construction et qui n'est pas pris en charge par les maîtres d'ouvrages qui se fient uniquement à la programmation initiale. “Sur 100 tonnes de ciment, on a un surcoût de 80 000 DA, comment peut-on respecter nos contrats dans un contexte pareille ?”, plaide un autre entrepreneur. L'autre préoccupation concerne la caution de bonne exécution que doivent verser les entrepreneurs aux banques, estimée de 5% à 10 % du montant du Marché, pour pouvoir encaisser les premières situations. Ils souhaitent son allègement puisque, selon eux, “elle ne profite qu'aux banques”. Ils demandent, aussi, la publication des indices de fluctuation des prix des matériaux de construction pour le dernier trimestre de 2007 afin de dédommager les entreprises. Enfin, ils évoquent le blocage qu'ils subissent au niveau de la carrière géante d'agrégat de la wilaya de Batna. “La carrière doit céder sa production, en premier lieu, à des entreprises étrangères, selon des contrats signées avec ces dernières, et nous, on est obligé d'attendre et faire la queue durant toute une journée”, dira le porte-parole. À noter que la wilaya de Batna compte plus de 2 000 entrepreneurs qui emploient 51 000 salariés. F. Lamia