Les entrepreneurs évoquent des augmentations de 50% pour certains agrégats et le bitume. Les matériaux de construction sont de plus en plus chers. L'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), qui a réuni le 13 février dernier les membres exécutifs nationaux et toutes les fédérations affiliées à l'union, tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme. Les prix des matériaux de construction n'arrêtent pas de grimper depuis le début de l'année alerte l'Union générale des entrepreneurs algériens. “Les prix ont connu des augmentations très importantes à partir du mois de janvier 2008”, souligne l'UGEA, qui évoque des hausses jusqu'à 50% pour le fer, les agrégats et le bitume, mais aussi pour les autres produits entrant dans la réalisation des projets du BTPH. Les hausses pour le ciment et le rond à béton se situent entre 20 et 30%. le surcoût concernant le prix du logement est de 300 000 DA en moyenne. “Ces augmentations subites pénalisent lourdement les entreprises”, souligne l'Union générale des entrepreneurs algériens qui demande “la prise en charge urgente de ce problème par les pouvoirs publics, afin de préserver l'outil national de réalisation et pour achever dans de bonnes conditions le programme présidentiel de développement”. C'est que la situation devient intenable pour de nombreuses entreprises de bâtiment et de travaux publics. Les coûts de réalisation des logements et des ouvrages lancés dans le cadre de la relance économique subiront certainement les conséquences de cette flambée. Pour les entreprises de construction, l'approvisionnement des chantiers en Algérie est devenu extrêmement difficile. L'Union générale des entrepreneurs algériens affirme que “les formules d'actualisation et de révision des prix, si elles existent sur certains contrats, sont longues à mettre en œuvre (10 mois à deux années)”. Ce qui, de l'avis de l'UGEA, pénalise l'entreprise. Afin de régler cette situation jugée “préjudiciable pour l'outil de réalisation nationale et le programme de développement présidentiel”, l'Union générale des entrepreneurs algériens estime que la mise en place par les pouvoirs publics de mécanismes de compensation “est plus qu'urgente et nécessaire”. Rien ne présage une baisse des prix dans les prochains mois. Au contraire, sans régulation, les prix pourraient grimper davantage. D'ici la fin de l'année, plusieurs grands projets seront en chantier. Ceux qui sont en cours de réalisation devraient s'accélérer. La livraison de la majorité des grands projets d'infrastructures est, en effet, prévue pour 2009. Tous ces paramètres présagent d'une forte pression sur les matériaux de construction. Certains spécialistes estiment que les raisons de la crise des matériaux de construction sont nombreuses. Ils citent, entre autres, le lancement de plusieurs grands chantiers en même temps, un marché des matériaux de construction complètement déstructuré, une mauvaise gestion des capacités de production de ciment, etc. La solution pourrait venir d'une véritable politique de l'offre avec une multiplication du nombre d'entreprises et l'incitation par les pouvoirs publics des entrepreneurs à investir dans les carrières de sable, les cimenteries, les centrales à bitume… M. R.