La décharge explosive ciblait sans doute les convois militaires, dont les passages sont très fréquents sur cette route au bord de laquelle plusieurs camps ont été installés ces dernières années. Une bombe de fabrication artisanale a été désamorcée hier, vers 10h, par les artificiers de l'ANP sur la RN15 reliant la ville de Tizi Ouzou à la daïra d'Aïn El-Hammam, a-t-on appris de sources sûres. L'engin explosif, relié à un téléphone portable, donc pouvant être actionné à distance, a été découvert tout près de la chaussée, non loin de la bifurcation menant vers le chef-lieu de la commune d'Aït Aggouacha, à environ 5 kilomètres à la sortie de la ville de Larbâa Nath Irathen. Selon notre source, la bombe en question ciblait sans doute l'un des convois militaires dont les passages sont très fréquents sur cette route au bord de laquelle plusieurs camps sont installés ces dernières années. Il est à souligner que cet attentat avorté est le premier depuis le début du mois d'octobre dernier dans la wilaya de Tizi Ouzou où, après un été “très chaud” en matière sécuritaire, et durant lequel la comptabilité macabre des criminels du GSPC a été d'ailleurs des plus lourdes, un calme relativement précaire, puisque les mouvements de ces terroristes sont constamment signalés ici et là, est revenu. À travers l'attentat raté contre les militaires hier, les groupes terroristes veulent-ils signer leur retour ou bien s'agit-il d'un dernier cri lancé après les multiples coups durs que leur ont portés ces derniers mois les services de sécurité qui ont procédé à l'élimination d'un nombre important de sanguinaires et au démantèlement de plusieurs cellules de soutien au terrorisme ? Par ailleurs, un militaire âgé de 34 ans, originaire de Annaba, a succombé à ses blessures avant-hier à l'hôpital de Boghni, à quelque 40 km au sud de la ville de Tizi Ouzou. La victime aurait reçu dans la nuit de jeudi à vendredi vers 22 heures, dans la localité de Mechtras, plusieurs coups d'un objet contondant, alors qu'elle empruntait la route menant vers Tizi n'Tleta (sortie est de Mechtras). Certaines sources disent que le militaire a succombé après avoir reçu des soins et regagné la caserne, alors que d'autres pensent que la victime serait morte pendant son transfert vers l'hôpital. Une enquête a été immédiatement ouverte pour retrouver le ou les auteurs de cet assassinat. D'autres cas, dans le même contexte, ont été déjà élucidés par les services de sécurité, faut-il le rappeler. En tout état de cause, l'insécurité semble régner dans cette zone où les agressions par arme blanche, voire par arme à feu ne cessent de se multiplier. Certains villageois considèrent la prolifération de débits de boissons illicites et de lieux de débauche dans cette région comme un des fléaux responsables de l'insécurité et sources d'agressions. D'autres encore, par le passé, avaient déjà tiré la sonnette d'alarme à ce propos en saisissant par écrit les autorités compétentes. Samir LESLOUS/ F. I.