“L'interculturalité : enjeux pour les pays du Sud” était le thème d'un colloque international organisé par la faculté des lettres et des sciences humaines de l'université Abderahmane-Mira de Béjaïa, les 19 et 20 novembre derniers, et auquel ont pris part d'éminents chercheurs et universitaires venus de différentes universités algériennes mais aussi de France, Espagne, Italie, Allemagne, Cameroun… Lors de son allocution d'ouverture des travaux de ce colloque, le recteur de l'université de Béjaïa aura été le premier à donner le ton, en mettant en exergue l'importance et surtout l'intérêt particulier que tout un chacun doit accorder au sujet abordé, à savoir : enjeux interculturels des rapports Nord-Sud. “Nous sommes tel un diamant aux multiples facettes et nous devons mettre à chaque fois en avant celle qui répond au mieux de nos intérêts”, esquisse le Professeur Djoudi Merabet qui tient par ailleurs à souligner “la nécessité de renforcer les valeurs de tolérance et de paix représentant les véritables caractéristiques de l'histoire de la ville de Béjaïa et de sa région”. Pour sa part, le Pr Djamil Aïssani de l'université de Béjaïa et président de la très dynamique association Gehimab, interviendra sur le thème “Interculturalité : enjeu pour la ville de Béjaïa”, notant que “la civilisation méditerranéenne d'aujourd'hui est le résultat d'un processus complexe qui a été construit au cours des siècles par l'ensemble des pays de la mer commune. Or, ces dernières années, on constate une prise de conscience pour tout ce qui concerne l'interculturalité, et pas simplement au niveau de cette “mer au milieu des terres”, rappelant que l'année 2008 a été désignée “année européenne du dialogue interculturel”. Le conférencier précisera enfin que “l'objectif principal de cette communication est de présenter la contribution de la ville de Béjaïa aux célébrations mondiales, de décrire les actions initiées suite à la mise en évidence des éléments d'Interculturalité et enfin de cerner les enjeux”.Par ailleurs, le Pr Paul Siblot de l'université Montpellier 3, explicitera “la notion de l'interculturalité” en ces termes : “Le mot d'interculturalité est un néologisme récent en français, puisque les dictionnaires ne le recensent qu'en 1995, bien que les phénomènes auxquels il renvoie soient aussi anciens que les cultures elles-mêmes. La promotion actuelle de l'interculturalité apparaît ainsi comme l'effet d'un contre-discours dont on se propose de dégager, à partir d'un échantillon représentatif de textes, le contexte polémique et les fondements épistémologiques. La notion permet d'appréhender une masse profuse de phénomènes immédiatement observables dans le champ “culturel”, mais il paraît douteux qu'au-delà de cette désignation générale elle aide à les comprendre de manière satisfaisante. Notons que plusieurs autres universitaires de haut rang ont participé aux travaux de ce colloque international. Parmi eux, on citera la directrice des recherches en sciences politiques au CNRS d'Aix-en-Provence, le directeur de l'Institut de philologie romane à Leipzig, la directrice du Centre international d'études francophones (Paris IV - Sorbonne), l'écrivain Caduc ?veline, professeur émérite de l'université de Nice-Sophia Antipolis et initiatrice du programme Socrates médiation culturelle et sociétés de l'Europe méditerranéenne.Il y a lieu de signaler qu'en plus de ces nombreuses communications magistrales, quatre ateliers chargés de la rédaction des synthèses et des recommandations du colloque ont été mis en place à l'issue des travaux tenus en séance plénière. Les membres de ces ateliers ont eu à disséquer les quatre grands axes du colloque, à savoir “Interculturalité et relations d'altérité”, “Interculturalité et représentations identitaires dans les pays du Sud”, “Interculturalité et fonctionnement des langues et des cultures” et “Interculturalité et management”. KAMEL OUHNIA