La mission économique de l'ambassade de France à Alger et l'Agence Ubufrance organisent, en collaboration avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) et le Forum des chefs d'entreprise (FCE), les Journées technologiques françaises d'Alger (JTF). Elles seront présidées par le sénateur Jean-Pierre Raffarin. L'ancien Premier ministre français, grand connaisseur du monde de l'entreprise, notamment celui des PME, est président de la Fondation pour la Prospective et l'Innovation. Dans une conférence organisée, hier matin, au centre de presse d'El Moudjahid, le nouvel ambassadeur de France à Alger, M. Driencourt, et le chef de la mission économique, M. Bouteiller, ont officiellement annoncé la tenue des JTF les 29, 30 novembre et 1er décembre 2008, au Palais des nations à Alger. Un lieu habituellement réservé aux circonstances solennelles. Ce qui témoigne de l'importance accordée à cet événement par les autorités algériennes. L'intérêt que suscite cette manifestation est partagé des deux côtés de la Méditerranée. M. Driencourt qualifie l'évènement “d'exceptionnel” en ce qu'il se tient pour la première fois sur le continent africain, mais surtout parce que l'Algérie a été choisie parmi une centaine d'autres pays dans le monde pour l'accueillir. Deux autres raisons y ont plaidé. La présidence française de l'UE et les projets inscrits dans le cadre de l'UPM, à l'instar du plan solaire méditerranéen. Selon lui, “la France et l'Algérie entretiennent une longue, forte et durable relation sur le plan politique”. Il souhaite voir cette relation déjà privilégiée s'étendre au domaine économique et commercial, précisant que “l'Algérie est de loin le premier partenaire commercial de la France dans le continent africain, mais aussi le troisième marché pour les exportations françaises hors pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), après la Chine et la Russie, sans oublier que la France est également le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie”. De son côté, M. Bouteiller ajoute que “le nombre de filiales d'entreprises françaises implantées en Algérie a dépassé les 300 en 2008, soit trois fois plus qu'en 2005, créant ainsi 30 000 emplois directs et 100 000 autres indirects”. Il précise, par ailleurs, que “sur les neuf premiers mois de l'année 2008, nos échanges bilatéraux ont enregistré une augmentation significative, ce qui devrait permettre d'atteindre, à la fin de l'année, les dix milliards d'euros d'échanges”. Insistant sur le fait que ces journées ne sont ni un salon ni une foire, les deux diplomates exposent les détails de cette importante expérience d'échange entre les entreprises algériennes et françaises. Il s'agit d'une rencontre qui permet de présenter le potentiel des firmes françaises et de recenser les besoins de l'Algérie en matière de technologie. Une cinquantaine d'entreprises françaises, dont de nombreuses PME, prendront part à ces journées. Côté algérien, quelque 2 000 entreprises ont été sélectionnées pour y participer. Quatre secteurs-clés ont été choisis pour le potentiel de coopération qu'ils offrent aux deux pays : énergie, transport, environnement et technologies de l'information et de la communication (TIC). Toujours dans le souci de favoriser l'échange et le dialogue entre les opérateurs économiques français et algériens, des ateliers-débats seront tenus au cours des trois matinées de ces journées technologiques. Trois thèmes y seront abordés : le management de projets, le transfert de savoir-faire et de technologie et les schémas innovants de partenariat. Pour mieux cerner la problématique de l'innovation, trois “pôles de compétitivité” ont également été conviés. Il s'agit de Cap Energies Marseille, Tenerrdis dans le domaine de l'énergie et Novalog pour le secteur des transports. L'intention est d'aider l'Algérie à concevoir son propre pôle de compétitivité en matière d'énergies nouvelles. Même si cette rencontre ne connaît pas d'autres éditions, deux opérations de suivi ont d'ores et déjà été programmées, la première à Marseille en 2009 et la seconde à Alger en 2010. Amina Hadjiat