Un périple de deux jours a conduit l'ambassadeur du Canada à Alger, à Oum El-Bouaghi et à Constantine où il a rencontré les chefs de l'exécutif des deux wilayas, des opérateurs économiques et des membres de la société civile. Dans un point de presse, tenu hier à Constantine, M. Patrick Parisot a tenu à déclarer : “Je suis en tournée pour faire un état des lieux sur la présence canadienne dans ces contrées et écouter nos partenaires”, tout en expliquant que cette sortie a permis de dégager une idée sur les pistes de coopération qui sont à explorer dans les secteurs du lait, de la pharmacologie et du tourisme. L'Algérie, à travers les différents programmes de développement, a engagé des projets structurants tels que ceux relatifs aux transports, à l'eau, à l'enseignement supérieur et à la formation professionnelle. “Dans tous ces projets, nous sommes présents car cela répond aussi à la vision qu'on a de la coopération économique qui doit être structurante”, ajoutera M. Patrick Parisot. Actuellement, quelque 70 entreprises canadiennes sont présentes en Algérie. Il y a celles dont le nom est connu de l'opinion publique, comme SNC-Lavalin, Dessau ou encore Bombardier, mais il y a aussi celles qui sont moins connues, mais fort présentes dans le processus de transfert des compétences, souligne l'ambassadeur. Ces dernières sont engagées dans d'importants projets à forte valeur ajoutée sur le management et le développement des compétences. L'ambassadeur cite, entre autres, l'Institut du cœur d'Alger, le dossier du grand hôpital d'Oran et le mégaprojet entre Cevital, côté algérien, et Rio Tinto Alcan, côté canadien dans le secteur de l'aluminerie. Un investissement d'un coût de 7 milliards de dollars, qui créera, dans sa première phase, entre 1 000 et 1 300 emplois directs. En marge de ce projet, c'est toute une industrie de la connaissance ayant trait à la filière aluminium qui se développera. C'est le cas aussi pour tout un vaste réseau de petites et moyennes entreprises versées dans les différents secteurs ayant pour intrant l'aluminium et ses dérivés tels que ceux de l'automobile et de l'aéronautique. Ces entreprises algériennes seront les partenaires de grands groupes mondiaux auxquels elles assureront la sous-traitance pour leurs produits finis. Une occasion pour l'Algérie de trouver la meilleure place dans une division internationale du travail basée sur la spécialisation. L'Algérie dispose au Canada d'une importante communauté capable de servir de passerelle entre les deux pays. À cela s'ajoute quelque 5 000 étudiants algériens qui poursuivent chaque années leurs études dans ce pays. Enfin, pour rappel, le Canada délivre une moyenne de 2 000 visas par an aux Algériens. Mourad KEZZAR