Une dame se présente au bureau du réseau Wassila et raconte ce qui suit : son père décède à l'âge de 75 ans, laissant sa mère, alors âgée de 20 ans, veuve et enceinte de 3 mois. Celle-ci est contrainte de retourner vivre chez ses parents où naît cette femme. Cette dernière est immédiatement séparée de sa mère laquelle est obligée par les siens à se remarier. Ainsi, remise à sa famille paternelle, elle est élevée par ses grands demi- frères. Depuis elle n'a plus revu sa mère dont le second mari lui interdit de voir ou de la recevoir et ce, jusqu'à ce jour. Elle grandit au milieu des siens, dans des conditions atroces car elle est le souffre-douleur de ses grands demi-frères et de leurs épouses qui la traitent de bonne à tout faire. Bien qu'élève brillante, elle est retirée de l'école en 9 année moyenne. Enfermée à la maison, elle espère échapper à cet enfer en se mariant avec le premier venu, fut-il un mendiant. Elle épouse un homme de 40 ans, alors qu'elle n'en avait que 20, qui venait de répudier sa première épouse car elle ne lui avait donné que des filles. Après quelques mois, suspectant une grossesse, elle consulte et découvre par l'échographie qu'elle est enceinte de jumelles ! Devant cette nouvelle, le mari furieux quitte le domicile conjugal et l'abandonne à son sort. Elle ne trouve pour tout soutien qu'une cousine qui l'accueille et lui propose pour l'aider de lui céder l'une de ses jumelles. Une semaine après, cette cousine lui signifie qu'elle ne peut l'accueillir plus longtemps. Elle trouve refuge chez un frère qui lui offre un toit, mais celui-ci ne travaille pas et ne peut donc subvenir à ses besoins. Ce sont les voisins qui lui donnent à manger et qui lui fournissent le lait pour sa fille. Devant cette situation de mendicité et de précarité, elle demande à son frère d'intervenir auprès de son mari pour la reprendre, avec sa fille. Celui-ci refuse l'acte de mariage civil, car jusque- là, il était marié avec elle par la Fatiha seulement. Il n'établirait cet acte que si elle lui donnait un fils ! De retour à son domicile conjugal, elle est de nouveau enceinte, elle consulte un gynécologue qui lui annonce, après échographie, qu'elle porte une fille. À cette nouvelle, le mari la chasse dès sa sortie de la consultation et ne lui permet même pas de retourner à la maison pour prendre ses affaires et celles de sa fille. Désespérée, et, dans son errance, se retrouvant dans une gare, elle prend le premier train qui s'avère être à destination d'Alger. Elle arrive le soir et après une nuit passée elle et sa petite fille devant un commissariat, elle est accompagnée par la police au Samu social où elle réside avec son enfant en attendant le terme de sa grossesse. Qu'elle ne fut sa surprise, au moment de l'accouchement, lorsque la sage-femme lui annonce qu'elle venait de mettre au monde un garçon ! Toute heureuse, elle téléphone à son frère et lui demande d'annoncer la nouvelle à son mari. Sitôt dit, sitôt fait, mais, quelques jours après, son frère lui annonce que son mari l'accusait d'avoir échangé le bébé qu'elle venait de mettre au monde contre un garçon pour se faire accepter et que, par conséquent, ce garçon n'était pas son fils ! Elle raconte cette douloureuse histoire et demande au réseau Wassila de l'aider à placer ses enfants au village SOS Enfants en détresse. F. A.