En marge de la réception, organisée mardi soir à l'hôtel Hilton, à l'occasion de la création d'une filiale du groupe nippon Japan Gasoline Corporation (JGC) à Alger, dénommée JGC Algeria, le président de la société mère, basée à Yokohama, Yoshiro Shigehisa, s'est confié à Liberté. C'est une nouvelle ère économique qui commence entre Alger et Tokyo à la faveur du renforcement du bureau d'Alger. Liberté : Les travaux de la 6e session du comité conjoint économique ont été sanctionnés par des accords de nature à diversifier le partenariat entre les opérateurs économiques puisque jusque-là, les Japonais ne se sont intéressés qu'aux hydrocarbures… Yoshiro Shigehisa : Une nouvelle ère dans les relations économiques commence entre les opérateurs algériens et japonais. Aussi, cette rencontre m'a confirmé une nouvelle fois que l'Algérie est déterminée à développer le partenariat avec les compagnies japonaises. Evidemment, ce partenariat ne doit pas rester cloisonné dans le domaine du pétrole. Les opérateurs algériens ont affiché cette volonté d'aller de l'avant pour envisager d'entrer de plain-pied dans d'autres secteurs économiques hors hydrocarbures. Je réitère ce que j'avais déclaré aux opérateurs et membres du Forum des chefs d'entreprise (FCE) que je soutiens fortement cette option. La meilleure preuve est la création d'une filiale du groupe à Alger, dénommée JGC Algeria. Cette filiale développera ce partenariat dans d'autres secteurs économiques, puisque les activités principales de cette nouvelle entité ne se limiteront pas à l'engineering. JGC, possédant et maîtrisant des technologies de pointe, envisage de renforcer et diversifier ses activités en Algérie. Il ne faut pas oublier que des liens étroits lient JGC à l'Algérie et ce, depuis 1967. Quels sont les segments économiques évoqués avec les Algériens et est-ce que le groupe JGC Corporation est prêt à investir dans des secteurs hors hydrocarbures ? Les secteurs concernés à développer et à investir dans votre pays restent tributaires des besoins de l'Algérie. Il ne faut pas oublier qu'il y a 12 sociétés japonaises qui sont présentes en Algérie. En marge de cette rencontre à Alger, j'ai eu l'occasion d'échanger des points de vue avec le patron du groupe Cevital. Au cours de cette entrevue, j'ai abordé avec le patron de ce groupe économique algérien deux segments économiques qui nous permettront de développer un partenariat. Il a été notamment question de développer les secteurs de logement et de l'énergie photovoltaïque, les énergies renouvelables. D'ailleurs, il est prévu entre les deux parties d'organiser des réunions entre les spécialistes en la matière entre les deux groupes. Pour nous, Cevital est un groupe économique important en Algérie, c'est ainsi qu'on va intensifier le partenariat avec lui. L'Algérie présente de grandes potentialités pour produire l'énergie photovoltaïque, en transformant l'énergie lumineuse (le soleil) en énergie électrique, JGC est-elle prête à intervenir dans ce domaine ? J'estime que ce secteur est d'une importance capitale. Mais il requiert de gros investissements pour le développer. Ce segment dit des énergies renouvelables, pour le réussir, mérite un soutien direct du gouvernement algérien. La raison est simple. La technologie de transformation de l'énergie solaire en énergie électrique coûte excessivement cher, c'est pourquoi le gouvernement doit intervenir. Il faut savoir à ce propos que même dans des pays européens, cette technologie de l'énergie photovoltaïque est développée à la faveur des subventions des gouvernements. Et qu'en est-il du secteur du logement ? Nous maîtrisons parfaitement la technologie de construction, et nous avons fait et confirmé nos preuves dans plusieurs pays du monde. À l'heure actuelle, nous ignorons les besoins de la population algérienne en matière de logement. L'essentiel, JGC est en mesure d'apporter beaucoup de solutions à l'Algérie dans ce domaine. Aussi, il importe de savoir que les Japonais ne veulent pas et ne construisent pas des logements de mauvaise qualité. Nos constructions sont conçues et réalisées selon des paramètres et des normes parasismiques mondialement reconnus. Nous ne construisons pas des logements à bas prix au détriment de la qualité. La qualité est notre devise. Aussi, nous concevons des logements parasismiques et d'une solidité irréprochable. Des expériences ont été menées dans nos laboratoires pour réaliser des habitations qui résistent à des séismes dont l'intensité dépasse même 6 sur l'échelle de Richter. Et l'Algérie est un pays qui fait partie des plaques sismiques. L'on se rappelle du séisme 2003 qui a frappé et endeuillé l'Algérie où des bâtiments entiers s'étaient écroulés. Notre technologie de construction est à la disposition de l'Algérie. Combien pèse le groupe JGC dans l'échiquier économique mondial ? Notre groupe est classé parmi les cinq premiers dans l'économie mondiale dans le domaine de l'engineering construction. Le chiffre d'affaires de JGC oscille entre 5 et 6 milliards de dollars par an. H. H.