Photo : APS Par Smaïl Boughazi Une grande première rencontre. C'est en ces termes que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Hamid Temmar, a qualifié la 6ème session du Comité économique conjoint algéro-japonais organisée entre les hommes d'affaires japonais et leurs vis-à-vis algériens. Cette rencontre, qui a vu une présence importante d'hommes d'affaires nippons, notamment des industriels venus en nombre, devrait baliser le terrain pour un partenariat réel entre les deux côtés, soulignent les participants. Les Japonais qui, semble-t-il, comptent investir dans plusieurs secteurs en Algérie n'ont pas hésité à soumettre leurs doléances aux autorités, profitant de la présence du ministre de l'Industrie. En fait, ce qu'attendent les hommes d'affaires nippons, selon les dires du coprésident du comité M. Yoshiro Shgehisa, c'est une grande ouverture du marché. M. Temmar, sur ce point, a rétorqué que le marché est ouvert et que le climat des investissements s'améliore constamment. L'Algérie peut offrir des avantages particuliers par rapport à toute la sous-région, appuie le ministre, pour qui, outre l'énergie, notamment le gaz qui n'est pas un souci pour les investisseurs, le pays recèle également des ressources humaines. Le représentant du gouvernement, dans son intervention, a noté aussi que la pétrochimie, les matériaux de construction et les fertilisants sont des secteurs porteurs pour les investisseurs de même que le secteur de l'automobile, les nouvelles technologies, l'agroalimentaire et l'industrie pharmaceutique. Pour M. Temmar, les investisseurs peuvent investir en toute liberté «là où ils veulent et quand ils veulent». Façon de dire que le climat est propice à la venue des investisseurs. D'ailleurs, a-t-il souhaité, les pouvoirs publics, dans le cadre de la stratégie industrielle mise en place par le gouvernement, souhaitent «l'intervention des investisseurs nationaux et internationaux dans des opérations de joint-venture, qu'elles soient avec le public ou le privé». Le ministre a, par ailleurs, estimé que les investissements japonais sont presque nuls. Lui emboîtant le pas, le président du FCE et coprésident du comité économique conjoint, a avancé des chiffres qui reflètent la réalité de la présence nipponne en Algérie. Concernant les échanges commerciaux entre les deux pays, Hamiani estime qu'ils ne cessent de s'intensifier, centrés, pour les importations de l'Algérie, à plus de 90% sur les biens d'équipement et les demi-produits, alors que les exportations restent dominées à plus de 98% par les hydrocarbures et les produits dérivés. Selon les chiffres du président du FCE, les importations algériennes du Japon sont passées entre 2002 et 2007 de quelque 373 millions de dollars à plus d'un milliard de dollars et les exportations de 37 millions de dollars à 257 millions de dollars pour la même période. Le président du FCE a fait savoir aussi que la majorité des onze entreprises en activité en Algérie est concentrée dans le secteur des hydrocarbures. Les résultats «ne sont pas à la mesure des possibilités et des intérêts de nos deux pays et ne reflètent pas tout le dynamisme et toutes les capacités de nos deux économies», a estimé le même responsable. Au cours d'un point de presse, Reda Hamiani a indiqué également que deux instruments seront mis en place afin de concrétiser ce partenariat. Il s'agit, a-t-il précisé, de la création d'un comité permanent qui sera mis en veille afin de faciliter la tâche aux investisseurs, ainsi qu'un portefeuille de projets qui sera alimenté des deux côtés. Du côté japonais, M. Yoshiro Shgehisa s'est dit prêt à aider et à apporter l'expérience japonaise en vue de développer l'économie algérienne notamment dans les secteurs bien déterminés tels que le logement, les énergies renouvelables et l'environnement. M. Shigehisa, qui est également le patron de la compagnie japonaise des hydrocarbures JGC, a salué, par ailleurs, le rôle de l'OPEP, dont l'Algérie assure la présidence, dans la stabilisation des prix du pétrole dans un environnement économique international marqué par une sévère crise financière. Les travaux de cette session se poursuivront aujourd'hui. Selon les organisateurs, un riche programme a été arrêté afin de faire connaître aux hommes d'affaires nippons les potentialités existantes mais aussi les opportunités d'investissement dans divers secteurs.