L'immense et dense forêt de Stamboul chevauche les territoires des wilayas de Mascara, de Sidi Bel-Abbès et d'Oran, une particularité qui a fait d'elle un refuge par excellence pour les groupes terroristes qui activaient à l'ouest du pays. En effet, tout au long de la décennie noire, ce site avait été investi par ces sanguinaires dont ils avaient fait leur base vie en aménageant casemates, camps d'entraînements et aires pour le parc roulant composé de véhicules et d'engins volés, car ils avaient le contrôle de toute la forêt. Harcelés, les chefs des familles qui peuplaient les nombreux douars implantés au cœur de cette forêt avaient fini par abandonner leurs biens, meubles et immeubles, bien que tirant leurs ressources principalement du travail de la terre et de l'élevage. Agissant à leur guise car n'étant pas inquiétés, les terroristes avaient disposé de leur temps pour piéger toutes les issues, se déplaçant en empruntant les pistes qu'eux seuls connaissaient. Les premières tentatives d'incursion opérées par les éléments de l'ANP s'étaient soldées par des accrochages qui avaient tourné à l'avantage des groupes armés eu égard à la complexité des terrains. Mais, progressivement, les services de sécurité élaboraient des dispositifs bien étudiés et exerçaient un harcèlement sans relâche sur les assaillants, une tactique qui leur a permis de pénétrer la forêt sans toutefois parvenir à la nettoyer car les terroristes se terraient ou quittaient les lieux pour revenir plus tard. Néanmoins, coupés de leurs soutiens logistiques, les terroristes battaient en retraite et leurs opérations diminuaient au fil du temps. L'installation des détachements de la garde communale à El-Gueithna, Sidi Mahiedine et Djebaïlia a été bénéfique avec pour effet immédiat de stopper les mouvements des groupes armés. Convaincus de leur présence au cœur de la forêt, les forces de sécurité procédaient sporadiquement à des bombardements des sites ciblés en utilisant les grands moyens. Toutefois, le nettoyage des voies d'accès ne s'est pas fait sans conséquences puisqu'en dépit de la prudence adoptée par les forces de sécurité, plusieurs bombes ont explosé au passage de leur véhicules. Aujourd'hui, la forêt est reconquise, nettoyée et débarrassée à tout jamais des terroristes qui ne séviront plus. Dans ce contexte, tous les douars abandonnés sont repeuplés car, une fois la sécurité établie, les fuyards ont regagné leurs logis après avoir exécuté les travaux de restauration, de confortement ou de reconstruction de leurs logements endommagés, et ce grâce à l'aide de l'administration. Armés de surcroît par le pouvoir, tour à tour, les habitants de Djabaïlia, Zemaache et Stamboul ont retrouvé leurs biens et s'adonnent comme par le passé au travail de la terre et à l'élevage. Même les amoureux de la chasse n'hésitent plus à pénétrer la forêt pour leurs parties de plaisir. Quant aux simples citoyens véhiculés ou pas et désireux satisfaire leur curiosité, ils effectuent des promenades champêtres en toute quiétude car la décennie noire fait désormais partie du passé. A. B.