Le GIA s'est complètement effrité à l'ouest du pays, cédant le terrain à de nouvelles organisations terroristes, telles que le Groupe salafiste pour le combat (GSC) et Houmat daâwa salafia. De Remka à Djebel Hadid, de Bouyetas à Tlemcen, les rescapés de l'ex-zone IV du GIA s'efforcent à garder le peu d'éléments qui leur reste en activité. Au moment où de nouvelles richesses font leur apparition, les barbes se font de plus en plus manifestes dans les villes. Transformées en organisation terroriste autonome, les katibates de l'ex-zone IV du GIA de l'Ouest activent actuellement sous la bannière du Groupe salafiste, pour le combat. C'est ce qui ressort, globalement, des révélations faites aux forces de l'ordre, récemment, par un repenti originaire de la localité d'Oum Doud, relevant de la commune de Moulay-Larbi, dans la wilaya de Saïda. Ayant séjourné durant cinq mois parmi la katibat Es-Souna de l'émir Kab Kadda, originaire de Bouyetas, relevant de la wilaya de Sidi Bel Abbès, ce repenti a confirmé les informations qui ont circulé auparavant sur les effectifs de cette organisation terroriste qui est en recul par rapport aux années de braise. Ainsi, l'effectif de katibat Es-Souna activant entre les wilayas de Sidi Bel Abbès et Saïda ne dépasse pas une trentaine d'éléments et le recrutement est à ses plus faibles niveaux (6 nouvelles recrues depuis le début de l'année). Le GSC active plutôt pour sa survie, au regard de l'impressionnant dispositif des forces de l'ordre, déployé dans la région. Toutefois, les récentes révélations du repenti, M. Mebarki, font état de l'existence d'un artificier parmi ce groupe. Ce qui explique l'existence de quelques pistes piégées dans les maquis situés entre Hassasnas et Maâmora, ayant fait quelques blessés parmi les militaires et les Patriotes. Si la plupart des terroristes agissant sous la bannière de katibat Es-Souna du GSC sont identifiés, le repenti en question a pu connaître, pendant son séjour qui a duré cinq mois parmi cette phalange, une quinzaine de terroristes, dont l'émir Kab Kadda dit “Kaâb le-Bara” originaire de Bouyetas et l'artificier Ibri Boubakeur, originaire de Telagh. À noter, en outre, que la plupart des terroristes identifiés sont originaires des zones rurales des wilayas de Tlemcen, Saïda, Aïn Témouchent et surtout Sidi Bel Abbès. Eu égard à son isolement par rapport aux organisations terroristes les plus en vue, dont le GSPC et le GIA et surtout la stratégie développée par l'ANP depuis 1998 pour leur isolement, le Groupe salafiste pour le djihad (GSD) s'est formé autour d'éléments et groupes rescapés du GIA de l'Ouest conduit, jusqu'en 2000, par le sanguinaire Guettaf Brahim, dit Abou Ismaïl Ibrahim. Ce dernier a été décrié par le groupe de Kab Kadda. Encerclé par ses acolytes près de Stamboul, il pendra la fuite vers Tala N'Acha, via Ramka, en compagnie des éléments qui lui sont restés fidèles. L'épisode de Kab Kadda n'a pas trop duré puisqu'il sera forcé de céder devant Djaouadi Yahia, dit Abou Amar, originaire de Oued Sofiane, relevant de la wilaya de Sidi Bel Abbès. Ce dernier, de par sa formation religieuse, a pris les commandes du groupe, mais sur le terrain, Kab Kadda demeurera le véritable décideur au sein du GSC. Selon les révélations faites par le repenti Mebarki, les différentes tentatives de GSPC de Hassan Hattab d'investir l'Ouest du pays sont restées vaines, pour des raisons liées à l'éloignement des maquis de l'ouest par rapport à l'est, où le GSPC est fortement implanté, en plus de la présence des groupes de Houmat Daâwa salafia (ex-El-Ahouel), dans les maquis de l'Ouarsenis, coupant tout contact entre le GSC et le groupe “djihadiste” de Souhane à Djebel El-Louh dans le Titteri et le GSPC, de la zone III. Ainsi, les contacts entre l'ex-El-Ahouel, stationnée à Ramka et Kab Kadda ne sont pas nouveaux de par le fait que l'ensemble des commanditaires sont originaires de la région de Sidi Bel Abbès. Les dernières révélations du repenti M. Mebarki, font état d'un long séjour de Kab Kadda parmi Houmat Daâwa salafia. D'après lui, une crise larvée au sein du GSC risque de dégénérer en véritable guerre d'affiliation. Présentement, le GSC s'est fractionné en plusieurs groupes de 3 à 5 éléments, activant essentiellement pour survivre. Ce qui explique les vols fréquents de cheptel dans la région. N'ayant aucun espoir dans le soutien des populations, après les assassinats collectifs de civils, au temps de Akkal et Guettaf, les terroristes du GSC se sont reconvertis au racket et au vol du cheptel qu'ils déplacent vers d'autres localités pour le confier à des bergers activant sous leurs ordres. D'ailleurs, le repenti M. Mebarki, quicomptait un frère parmi katibat Es-Souna, s'est occupé, durant son séjour dans le maquis, du cheptel appartenant au GSC. À noter, en outre, que le GSC ne compte qu'une soixantaine de terroristes encore en activité, dont une dizaine parmi katibat En-Nasr conduite par le sanguinaire Belhachemi Khaled dit Oussama Abou-Zouheir, originaire de Hassasnas (Saïda), et une vingtaine parmi katibat Et-tawhid, issue d'une fusion entre les ex-katibates d'El-Wafa et d'El-Fourqane, qui activaient dans la région de Tlemcen. Autre révélation importante sur l'entreprise terroriste à l'Ouest, la dissidence survenue au sein de Houmat Daâwa salafia de Salim El-Abassi dit Abou Djaâfar El-Afghani. Cette organisation, issue d'une scission au sein du GIA au temps de Akkal, a su préserver son effectif évalué à une centaine d'éléments. Agissant en sarriya de 20 à 30 éléments, l'ex-Ahouel vient de vivre une importante dissidence sous la houlette d'un terroriste répondant au pseudonyme d'Abou El-Abbès. Ce dernier, en compagnie d'une vingtaine de terroristes originaires des différentes localités de l'Ouarsenis, ont pris leurs distances avec Djaâfar El-Afghani, pour des raisons régionalistes. En effet, les dissidents contestent la domination des chefs issus, en totalité, de la région de Sidi Bel Abbès. Harcelée actuellement par les forces de l'ordre, cette organisation tente vraiment d'investir les maquis de Tipasa et Chlef. Ainsi, un groupe d'une dizaine de terroristes a investi les localités de Gouraya et Ténès. Le compte à rebours de l'ex-Ahouel a commencé depuis le début de l'année. Rien qu'au début de cette semaine, Abou Salim Djaâfar El-Afghani a perdu six membres de son organisation, lors d'une opération déclenchée par les unités de l'ANP dans les maquis de Guerboussa, relevant de la wilaya de Relizane. La grande énigme demeure, sans doute, la katibat Thabat qui activait dans la région de Mascara jusqu'au maquis de la capitale de l'Ouest. Tout porte à croire que les rescapés de cette importante katibat de la zone IV du GIA, se sont dispersés entre le GSC d'Abou Amar, Houmat Daâwa Salafia et surtout les quelques groupes du GIA qui continuent à écumer les maquis de Chlef. Ces groupes ont, à leur actif, plusieurs massacres de civils depuis le début de l'année, notamment à Boukadir, Aïn Defla et récemment à Merdjet Sidi-Abed, où cinq membres d'une même famille ont été assassinés. Coupée du Centre depuis la dissidence signée par Kab Kadda, le GSC de l'ex-zone IV du GIA, en changeant de méthode, cherche à se maintenir dans un territoire vaste, allant de Saïda à Tlemcen. Après leur racket, des signes d'enrichissement rapide commencent à apparaître chez des personnes proches des terroristes. Le même constat s'applique aux localités où Houmat daâwa salafia continue à semer la mort parmi les populations isolées ayant leur expugnable terrier situé sur la frontière algéro-marocaine, à savoir djebel Asfour. Ayant connu des pertes considérables, les groupes terroristes de l'Ouest s'accommodent mal avec l'autonomie d'organisation. Paradoxalement, au moment où le maquis connaît une hémorragie sévère, les villes de l'Ouest renouent avec les barbes qui ne vivent plus dans la discrétion. H. D. E.