Nous avons sollicité un entretien pour aller un peu plus loin que son intervention dédiée à ses compagnons de la base de l'Est, mais l'ancien Président, du haut de ses 80 ans et une santé de fer, est resté imperturbable. Il a accepté de donner une contribution à notre confrère El Khabar et à Liberté, nous a offert le café et son hospitalité. Serein, il affiche un sentiment du devoir bien accompli devant les hommes et l'Histoire. Justement, cette histoire qui s'avère se révéler une véritable boîte de Pandore. Aussitôt ouverte, elle éclabousse, remet de l'ordre dans “l'ordre” des choses et où les évènements, comme dans un puzzle, trouvent leur place. L'ancien Président n'a souhaité aborder que les évènements dont il a été témoin direct ou acteur. Le reste, il avoue qu'il n'a pas assez d'éléments pour apporter une analyse ou un jugement. Aussi est-il revenu longuement sur la zone de l'Est qui lui tient à cœur, le procès Chaâbani, le suicide de Saïd Abid, le rôle prépondérant des “3 B” ou encore Ben Bella dont il a décidé la libération contre l'avis de certains membres du Conseil de la révolution consultés. À l'aise, il clarifie certains points, outré qu'on lui fasse porter le chapeau sur beaucoup de choses quand lui, à sa démission, avait fait vœu de silence. Par exemple : sa démission mûrement réfléchie parce qu'il n'était pas d'accord sur le déroulement futur des évènements, le 5 Octobre fomenté par une faction du FLN qui “avait le ventre bien pétri” et qui avait peur de l'ouverture démocratique. Autant d'autres points ne dépassant pas l'année de son retrait des affaires publiques qui feront l'objet d'un livre de mémoires dont la parution est proche. Ce sera l'heure du choix et celle de confier aux historiens l'écriture de la Révolution avec ses faits d'armes et la remise de la pendule à l'heure. O. A.