Le Royaume-Uni étant définitivement installé dans la récession, le gouvernement de Gordon Brown encourage ses hommes d'affaires à explorer les marchés florissants de la région MENA, dont le nôtre. Le 27 novembre dernier, le gouvernement britannique organisait à Dubaï, un forum inédit où les patrons de 200 PME britanniques étaient invités à explorer les opportunités d'investissement dans la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient). Le chef de cette mission, Digby Jones, est l'un des ambassadeurs pour le business, un portefeuille que le Premier ministre Gordon Brown a créé en 2006, dans l'intention de guider les investisseurs, dans leurs recherches de marchés porteurs. “Les économies de la région MENA connaissent toutes une croissance très rapide, avec de vastes projets d'infrastructures. Dans ce cadre, je voudrais que les entreprises britanniques soient hissées au rang de partenaires de choix”, a plaidé Lord Jones, à la veille de la mission. Dans une note dont Liberté a reçu une copie, Trade and Investements (Agence gouvernementale de promotion des investissements britanniques à l'étranger) dévoile une hausse conséquente dans le volume des échanges commerciaux (23% pour les exportations et 13% pour les importations) entre le Royaume-Uni et la région MENA. Les domaines d'investissement convoités par les Britanniques ciblent en particulier le secteur du bâtiment et des travaux publics ainsi que les services financiers, la santé, l'énergie, l'éducation et l'environnement. Dans le secteur de la construction, durement affecté par la récession localement, le gouvernement entend aider les entrepreneurs à décrocher des contrats à l'étranger, à même d'assurer leur survie. À ce titre, les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient se présentent comme des destinations privilégiées. L'Algérie évidemment, figure en bonne place. Beaucoup auront remarqué sans doute, l'activisme diplomatique qui distingue ces derniers temps, les officiels britanniques à l'endroit de notre pays et le plaidoyer dont ils font écho en faveur de la densification des relations économiques entre les deux pays. Au début de l'année prochaine, Gareth Thomas, ministre d'Etat chargé du Commerce et de l'Investissement à l'étranger se déplacera à Alger, dans le cadre de la réunion de la sous-commission économique qui encadre la coopération bilatérale. Au cours d'une conférence tenue à Londres, en novembre dernier, M. Thomas a révélé l'intention de son gouvernement de conforter la présence économique britannique en Algérie, en affirmant que le business dans ce pays ne doit pas être l'apanage de la France. Pour mieux faire connaître les opportunités d'investissement aux investisseurs anglais, il a suggéré l'ouverture d'un bureau d'information dans la capitale britannique. Paradoxalement, le terrorisme n'est pas perçu par les autorités du Royaume-Uni, comme un frein à l'investissement. Selon Andrew Henderson, ambassadeur de Grande-Bretagne a Alger, “les hommes d'affaires font du business partout dans le monde. Il y a des régions où il y a des problèmes, mais cela ne les empêche pas d'y aller”. S'exprimant sur le même sujet, Control Risk, organisme chargé d'évaluer les risques d'investissement, estime que la situation sécuritaire est sous contrôle. À la veille de son séjour à Alger les 25 et 26 décembre dernier, Bill Rammel, ministre d'Etat pour les Affaires étrangères et le Commonwealth avait salué l'engagement de l'Algérie à lutter contre le terrorisme. En revanche, il avait mis en relief l'existence de certaines entraves à l'investissement d'ordre bureaucratique. S. L.-K.