Par : Samia Lokmane-Khelil, Liberté, 10 juillet 2010 M. Henderson quittera l'Algérie en novembre prochain. Il y aura passé trois ans. Mercredi soir, il était l'invité de la circonscription d'Islington, au nord de Londres, dont le nouveau maire est Mouna Hamitouche, une élue d'origine algérienne. Son séjour dans la capitale britannique coïncide avec la tenue de la conférence des ambassadeurs britanniques à l'étranger. Andrew Henderson regrette de ne pas avoir visité Timgad mais il s'est rendu à Djemila, un autre musée romain à ciel ouvert dont il décrit la beauté. Il a également fait une virée à l'ancienne Hippone et une autre dans la ville de la citadelle de Santa-Cruz. En revenant d'un voyage par route de Hassi-Messaoud, l'ambassadeur du Royaume-Uni à Alger a été particulièrement ébloui par la splendeur des gorges de la Chiffa, plus connues pour avoir été le repère des terroristes il y a quelques années. “L'Algérie n'est pas un territoire dangereux”, précise le diplomate. Il accuse une certaine presse d'altérer l'image du pays en distillant des informations alarmistes sur sa situation sécuritaire. “Encore aujourd'hui, beaucoup de Britanniques ne connaissent pas l'Algérie ou ont une perception négative à son propos”, déplore M. Henderson. Exalté, il exhorte ses compatriotes à s'y rendre pour constater de leurs propres yeux qu'elle n'est pas une destination périlleuse. Curieusement, ses encouragements tranchent avec les conseils à la prudence du Foreign Office, sa tutelle, qui persiste à classer notre pays parmi les plus risqués de la planète. “Nous devons informer nos ressortissants”, se contente de dire l'ambassadeur, précisant par ailleurs que ses déplacements en Algérie se sont déroulés sous forte escorte des services de sécurité. M. Henderson quittera l'Algérie en novembre prochain. Il y aura passé trois ans. Mercredi soir, il était l'invité de la circonscription d'Islington, au nord de Londres, dont le nouveau maire est Mouna Hamitouche, une élue d'origine algérienne. Son séjour dans la capitale britannique coïncide avec la tenue de la conférence des ambassadeurs britanniques à l'étranger. M. Henderson révèle avoir eu des entretiens avec ses collègues en poste à Rabat, Tunis et Tripoli, sur l'intention de renforcer la présence britannique dans le Maghreb. La consolidation des relations entre l'Algérie et le Royaume-Uni lui inspire une grande satisfaction. Modeste, il refuse d'endosser toute la responsabilité dans le resserrement des liens bilatéraux. Selon lui, le partenariat algéro-britannique se traduit dans la réalisation de plusieurs projets et à travers une activité diplomatique dense. “En l'espace de quelques semaines, trois ministres algériens se sont déplacés à Londres ce printemps”, précise le diplomate, faisant référence aux visites d'Abdelkader Messahel, ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines et de ses ex-collègues du gouvernement, Chakib Khelil (Energie) et Abdelhamid Temmar (Industrie et Investissements). Le séjour de M. Messahel était motivé par la tenue de la quatrième session de la haute commission mixte de la coopération bilatérale, installée en 2006, au cours de la visite d'Etat de Abdelaziz Bouteflika au Royaume-Uni. Cette fois, les deux parties ont convenu de mettre en place un groupe d'experts dans le domaine de la sécurité et la lutte contre le terrorisme. En déplacement en Algérie en octobre 2009, Bob Ainsworth, ancien ministre de la Défense dans le gouvernement de Gordon Brown, avait révélé l'intention de son pays de vendre des équipements militaires à l'ANP. Depuis, des informations persistantes ont circulé autour de la signature d'un contrat sur la livraison d'hélicoptères. La transaction impliquerait l'équipementier italien Augusta Westland, dont les usines se trouvent à Somerset, au sud de l'Angleterre. Interrogé à ce propos, M. Henderson affirme qu'il n'est au courant de rien. De même, il n'a pas grand-chose à dire sur le dossier d'extradition de l'ex-milliardaire, Abdelmoumene Rafik Khelifa. “L'affaire est en appel à la Haute-Cour”, se contente-t-il d'affirmer. L'ambassadeur préfère s'épancher sur les investissements britanniques en Algérie. Il évoque l'implantation dans le pays de British-American Tobacco, d'Unilever et de Glakso-Smith Kline dans le domaine pharmaceutique. Selon lui, l'absence d'informations est le principal frein à l'investissement étranger dans le pays. “Les hommes d'affaires aiment que les situations soient claires”, observe le diplomate, se référant au cafouillage créé par la promulgation de la dernière loi de finances. S'exprimant sur le dossier des visas, l'ambassadeur a nié l'existence de blocages. En témoigne, selon lui, la réduction à 10 jours maximum du délai de traitement des demandes.