Gareth Thomas, secrétaire d'Etat au Commerce et à l'Investissement, souhaite améliorer le classement de son pays en matière d'investissements dans notre pays. Selon lui, le marché algérien est très attractif. “Certains pensent que le business en Algérie ne peut se faire qu'avec la France. C'est faux.” Cette sentence émane de Gareth Thomas, secrétaire d'Etat britannique au Commerce et à l'Investissement, qui assistait jeudi dernier à Londres à l'ouverture d'une conférence sur les opportunités d'affaires britanniques dans notre pays. La rencontre, co-organisée par The Middle East Association (organisation non gouvernementale spécialisée dans la promotion des investissements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient) et les services du Foreign Office, était une occasion pour le représentant du gouvernement de Gordon Brown d'afficher les prétentions de son pays en matière de présence économique et commerciale en Algérie. “La Grande-Bretagne est le 13e plus grand investisseur étranger en Algérie. Je souhaite qu'on puisse améliorer ce classement dans les prochaines années”, a-t-il dévoilé. M. Thomas s'exprimait devant un très large auditoire algéro-britannique (environ 150 invités dont les responsables de 80 compagnies anglaises), constitué d'hommes d'affaires, de représentants du monde de la finance et des assurances, et du secteur des hydrocarbures, d'experts, de diplomates et d'universitaires. La délégation algérienne était conduite par Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Les ambassadeurs des deux pays, MM. Mohamed Salah Dembri et Andrew Henderson, ont également pris part à la conférence. Entre le pétrole, le gaz et d'autres ressources très captivantes, et une situation sécuritaire pouvant être dissuasive, l'Algérie présente un profil contrasté. Mais, manifestement, ce n'est pas tant le terrorisme qui est susceptible de constituer un frein aux investissements britanniques. Les entraves à l'ouverture économique représentent une menace plus importante. “Il est vital de résister à la tentation de fermer le marché à la concurrence étrangère”, a plaidé le secrétaire d'Etat britannique au Commerce. Saluant l'engagement de l'Algérie à parachever la libéralisation et la diversification de son économie, M. Gareth considère que cette démarche est favorable à l'émergence de nouvelles opportunités d'investissement britanniques, pas uniquement dans le secteur des hydrocarbures mais dans d'autres domaines comme la finance, les services, les infrastructures, les télécommunications, l'éducation, etc. “L'Algérie et la Grande-Bretagne doivent travailler ensemble pour renforcer leurs relations commerciales”, a indiqué par ailleurs M. Thomas, révélant que le niveau d'échange dépasse 1 milliard de livres annuellement. En 2009, le responsable britannique doit conduire une mission d'hommes d'affaires dans notre pays. À son avis, ce genre de visites est de nature à consolider la présence économique britannique en Algérie. Il a rappelé à cet égard le séjour effectué en octobre 2007 par le Duc d'York, en sa qualité de représentant du Royaume-Uni pour le commerce extérieur et les investissements. Pour renseigner davantage les investisseurs britanniques sur le climat d'affaires en Algérie, Gareth Thomas propose l'ouverture à Londres d'un bureau d'information. En attendant la réalisation de ce projet, Hamid Temmar s'est attelé jeudi à faire un compte rendu exhaustif des progrès accomplis par l'Etat algérien dans le cadre du redressement de la machine économique et la promotion des investissements étrangers. “Notre pays est réputé comme étant fermé. Or, notre code des investissements est le plus libéral de tous les pays de la rive sud de la Méditerranée”, a observé le ministre de l'Industrie est de la Promotion de investissements. Evoquant des difficultés qui prévalent dans la mise en marche de certaines réformes, il a avoué qu'il subsiste encore quelques obstacles à l'investissement privé. “Nous avons un gros problème avec la bureaucratie”, a révélé M. Temmar. S'exprimant sur la corruption, il note que son éradication est tributaire des actions engagées pour réduire la bureaucratie. Le ministre a clos son intervention en adressant une invitation aux hommes d'affaires du Royaume-Uni à se rendre en Algérie dans le cadre d'une conférence de même type, pour tâter le terrain et forger leur propre jugement. Dans le cas de Lady Olga Maitland, présidente de l'Association d'affaires algéro-britannique, le paramètre sécuritaire ne constitue guère un motif de découragement. “Quand je me rends en Algérie, je n'ai pas peur. Je vais là où je veux”, a-t-elle insisté. Son propos a été étayé par Tim Willis, directeur des opérations pour l'Afrique du Nord, de Control Risks, un organisme britannique chargé d'évaluer les risques d'investissement sur le plan de la sécurité. Selon lui, la situation sécuritaire en Algérie est maîtrisée. “Les derniers attentats kamikazes à la voiture piégée n'ont pas altéré le niveau de la menace terroriste et n'ont pas affecté les investissements étrangers”, a-t-il souligné. Des représentants de compagnies britanniques présentes en Algérie, comme BP, HSBC et Biwater, se sont succédé à la tribune pour faire part de leur propre expérience. En marge de la conférence, Akli Brihi, directeur général de BP Algérie — plus gros investisseur du Royaume-Uni — a indiqué que ce genre de rencontres est propice à la création de passerelles d'échanges entre les hommes d'affaires des deux pays et confirme que l'Algérie représente de grandes opportunités d'investissement. S.L.-K.