Des tirs ont repris hier matin, peu après 6 heures locales (et GMT), au centre de Nouakchott, la capitale mauritanienne, après une nuit calme. Cette information a été rapportée par une source officielle, qui a précisé que les forces gouvernementales ont tiré sur les mutins. Dans la nuit de dimanche à lundi, le ministre mauritanien de la Communication et des Relations avec le Parlement, également porte-parole, Hamoud Ould Mohamed, a déclaré que la majorité des officiers responsables du pustch ont été arrêtés et d'autres se sont rendus. Il a rappelé qu'il s'agit de mutins qui s'étaient retranchés dans l'état-major de la gendarmerie nationale et qui voulaient sortir aux premières lueurs du jour. Pour rappel, les combats se sont produits avant-hier, vers 1 heure locale, à Nouakchott, où des militaires qui auraient été dirigés par un colonel radié de l'armée du nom de Salah Ould Hnana, ont tenté de renverser le président Ould Taya du pouvoir. Ces combats à l'arme lourde étaient concentrés particulièrement aux abords de la caserne des blindés, au quartier Arafat, situé à environ 3 kilomètres au sud du centre-ville, devenu le quartier général des pustchistes. Très rapidement, des sources proches du pouvoir ont indiqué que le président mauritanien Ould Taya était hors de danger et aux commandes de l'opération de “riposte” en cours. Seulement et comme l'ont exprimé des observateurs, le chef de l'Etat ne s'est pas adressé à ses compatriotes depuis le début des troubles. Les motivations des insurgés n'étaient pas par ailleurs connues, aucun d'eux ne s'était adressé aux Mauritaniens à la télévision ou à la radio, demeurées toutes deux muettes après une brève reprise d'antenne, dimanche en fin de matinée. Cela a participé à renforcer l'ambiance de confusion et la reprise des combats n'est pas pour calmer les appréhensions d'une population livrée à de nombreuses rumeurs. La tentative de coup d'Etat en Mauritanie du 8 juin, qui n'est pas la première dans ce pays, fait l'objet actuellement de plusieurs analyses. Certaines d'entre elles mettent en avant la “révolte” d'une partie des officiers de l'armée devant le retard cumulé en matière de développement économique et social. D'autres tablent par contre sur le “retour” du mouvement islamiste opposé farouchement à la normalisation des relations entre la Mauritanie et Israël. Ce que l'on retiendra, c'est que la reprise des combat hier matin, puis leur arrêt en fin de matinée ne prouvent pas encore une régularisation de la situation, car ni le président mauritanien ni les mutins “fuyards” ne se sont exprimés publiquement. La situation est donc toujours confuse... Agences / H. A.