Pendant qu'on croyait à une nette amélioration des conditions de prise en charge des malades, voilà que la tempête semble commencer à frapper sous les diadèmes au sein de l'établissement public hospitalier de Tiaret. C'est du moins ce que s'accordait à déclarer dernièrement un syndicaliste de la section UGTA de cette structure qui n'y est pas allé par quatre chemins pour mettre en exergue les conditions déplorables qui pénalisent certains malades hospitalisés. “Le froid rude qui frappe ces derniers jours la wilaya de Tiaret, à l'instar du reste des régions nord du pays, nous pousse en toute évidence à évoquer, encore une fois, la carence cruciale qui s'articule autour de l'absence de chauffage dans certains blocs, notamment au sein de la pédiatrie, où la situation pour le moins escarpée rend la vie cauchemardesque aussi bien pour les malades que pour le personnel médical et paramédical”, fulmine ce dernier qui souligne, à titre d'exemple, qu'il devient parfois indécent, pour un praticien, de dénuder un malade pour l'ausculter. Ce dernier ne s'arrêtera pas là puisque, dans la lignée, il évoque les coupures fréquentes d'électricité, les perpétuelles ruptures d'eau et une alimentation qui laisse à désirer ainsi que la défectuosité de l'étanchéité au sein de certains paliers où ça coule de partout à la moindre chute de pluies. Sur ce dernier point, notre interlocuteur n'a pas manqué de se référer à la sinistre circulaire 3 promulguée par le ministre sortant Amar Tou, qui stipulait l'interdiction d'introduire aliments et literie, prétextant, ce qui est amèrement faux, que ces ingrédients sont assurés en quantité et en qualité par la structure hospitalière. “S'agissant de la mauvaise qualité du menu, les responsables l'imputent à l'endettement du chapitre cuisine qu'il fallait épurer”, enchaîne-t-il en se disant frustré par cette version, synonyme de fuite en avant, dans la mesure où des dépenses colossales sont engagées pour des actions qui ne jouissent d'aucune priorité. “On a l'impression d'exercer dans un asile en voyant s'ériger toutes ces chaînes-clôtures et ces espaces verts qui ne relèvent d'aucune primauté immédiate”, soutenait-il en revenant sur les travaux combien de fois refaits au niveau de la cuisine. Au demeurant, ce dernier n'a pas aussi omis de souligner que toutes ces doléances sont à maintes reprises portées vainement à l'ordre du jour du conseil d'administration de l'EPH. “Nous avons même saisi les autorités locales, notamment les élus que nous avions tant de fois sollicités pour intervenir et remettre un peu d'ordre au sein de cette structure corrodée par une calamité qui se vérifie par les conditions lamentables de prise en charge des malades au moment où la revendication d'humanisation du secteur de la santé se veut d'une actualité absorbante”, maintenait, pour sa part, un autre syndicaliste, membre du conseil d'administration. Cependant, autant dire que ces déclarations ne sont que la partie apparente de l'iceberg puisque nos différents interlocuteurs entretiennent que d'autres carences seront mises au large dans les prochains jours et concernent les conditions sécuritaires et les insuffisances socioprofessionnelles qui ne font que désagréger davantage cet hôpital, pourtant d'un impact régional. R. SALEM