La nouveauté de la mesure obligera réglementairement les labos à regarder en direction de l'investissement réel. Dans le marché de la santé ou du médicament, rares sont les pays avec lesquels l'Algérie n'entretient pas de relations incluant d'une manière quelconque la coopération sanitaire, Syrie, Jordanie, Egypte, Espagne, France, Belgique, Cuba, Turquie, Italie, Inde, Chine, Grande-Bretagne, Usa, et on en oublie. Et ce marché est beaucoup plus gros que les 1,4 milliard de dollars d'importations de médicaments, soit 70 à 75% de la consommation totale, 65% dans le meilleur des cas, un montant qui, au reste, n'est pas une paille. Car les hausses de la facture d'importation sont de plus en plus grandes, à cause de trois à quatre maladies chroniques principalement (asthme, hypertension artérielle et diabète), le diabète prenant à lui seul 11% de la hausse annuelle. Il y a aussi les constructions d'édifices et de complexes sanitaires, en plus des équipements médicaux et prestations d'entretien. Et encore, la question ne concerne que la santé humaine. Car il y a la santé animale qui, elle aussi, est une autre histoire.On parle trop de chantage alimentaire et on oublie celui médicamenteux, si l'on se rappelle ce qu'ont enduré les Libyens et les Irakiens quand ils faisaient l'objet de boycott. Et dans le tiers-monde, les tentatives d'industries locales du médicament dépassent rarement et de peu la simple mise en bouteille, l'essentiel des matières premières et demi-produits étant fourni par les grandes transnationales sous brevets jalousement gardés. Pour l'exemple de l'insuline, l'essentiel de la matière première, l'insuline en cristaux, transportable et stockable à - 20 degrés de température, est fournie par les transnationales. Sans pour autant pouvoir se débarrasser de fournisseurs puissants et exigeants, il y a moyen d'en réduire le chantage en diversifiant les fournisseurs, en privilégiant les génériques et en encourageant la production locale par d'autres mesures aussi vitales. Mais, il ne faudrait pas trop compter sur des investissements directs étrangers et encore moins sur de quelconques transferts de technologie les accompagnant. Ces derniers, c'est connu, passent d'abord par une phase commerciale, et font des bénéfices qu'ils cherchent à rapatrier et ne consentent au mieux à investir qu'une petite part. M. H.