Une série de mini-attentats ont secoué Athènes dans la nuit de vendredi à samedi mais aucun affrontement n'a été signalé en Grèce entre jeunes et forces de l'ordre après sept jours de violences urbaines qui ont bouleversé le pays. Ces attentats qui n'ont pas été revendiqués ont visé cinq banques et un bureau local du parti conservateur au pouvoir Nouvelle Démocratie (ND) dans deux quartiers de la capitale. Ils n'ont pas fait de victime mais seulement provoqué des dégâts matériels et des départs d'incendies rapidement maîtrisés par les pompiers. Les succursales de la Banque nationale de Grèce (BNG), la première du pays, et des banques Agricole, Générale et Citibank ont été visées. Un supermarché et une boutique de ventes des produits de l'Office des télécommunications (OTE) qui jouxtaient deux des banques touchées ont aussi subi des dégâts. Ces attentats ont été menés à l'aide de petites cartouches de gaz comme c'est souvent le cas à Athènes. Deux voitures ont été incendiées dans deux quartiers de la capitale, à Guizi et Exarchia, le centre contestataire d'Athènes. Aucune manifestation de lycéens et étudiants mobilisés depuis une semaine après la mort du jeune Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué samedi dernier par un policier à Exarchia n'était prévue hier. Seul un rassemblement dans la soirée à Exarchia a été annoncé pour rendre hommage au jeune Alexis, une semaine après sa mort. La police a fait état depuis deux jours “d'une baisse de tension” par rapport au début de la semaine où de violentes échauffourées ont secoué Athènes, et les principales villes grecques. Vendredi soir à Salonique, la grande métropole du nord de la Grèce, un millier de manifestants, appartenant à des groupes d'extrême gauche pour la plupart, ont défilé dans le centre-ville. Un groupe de manifestants a lancé à l'issue du rassemblement des projectiles contre les locaux de la Nouvelle Démocratie, provoquant des dégâts matériels. À Athènes, plus de deux cents personnes, étudiants et travailleurs qui occupent la faculté de droit de la capitale se sont rassemblées dans le calme aux abords de l'établissement. Quelques heures auparavant, deux manifestations à l'appel des syndicats des élèves, des professeurs et des étudiants, avaient réuni 4 000 personnes à Athènes et 800 à Salonique. De brefs heurts entre policiers et jeunes avaient eu lieu lors de la manifestation à Athènes. Sur le plan politique, le Premier ministre Costas Caramanlis, mis à mal par la crise, a exclu vendredi de se retirer ou d'organiser des élections législatives anticipées. “Comme je l'ai dit dans le passé, il est trop tôt pour que je prenne ma retraite”, a-t-il dit à des journalistes en marge d'une réunion à Bruxelles des chefs d'Etat et de gouvernement européens. Il a souligné que “la Grèce est un pays sûr” qui a “les moyens, avec ses institutions démocratiques, de maintenir la sécurité de sa population”. R. I./Agences