175 cas de tuberculose pulmonaire ont été enregistrés dans la wilaya de Saïda depuis le début de l'année. Selon des sources hospitalières, cette maladie à déclaration obligatoire a connu d'une année à l'autre une recrudescence imputée à la dégradation des conditions de vie de certaines catégories de la population particulièrement dans les bidonvilles. À hai El Lat dans la commune de d'Aïn El Hadjar, nous avons constaté les conditions déplorables dans lesquelles vivent les 25 familles dont les habitations sont alignées par souci d'égalité. La famille Ziani, qui réside dans un taudis en face d'une décharge sauvage et des égouts à ciel ouvert, est atteinte de la tuberculose. Sur les 8 personnes qui constituent la famille cinq ont été atteintes par le microbe bacille de Koch et continuent de faire des analyses médicales et des radioscopies. Un autre voisin est venu exhiber ses ordonnances médicales attestant la même maladie et nous a confié que ses moyens financiers ne lui permettent pas de se déplacer au CHU de Sidi Bel Abbès pour une prise en charge conséquente. L'année dernière quatre filles d'une même famille, habitant dans un bidonville au quartier Boukhors (Saïda) ont été décimées par la tuberculose. Ayant visité leur domicile familial, qui se compose actuellement du père et de sa dernière fille Karima, âgée de 23 ans, qui est devenue handicapée à 60%, le père nous déclara : “Durant les années 1990, j'ai fuis le terrorisme qui sévissait dans la région de Regagua, relevant de la commune de Doui Thabet, pour protéger mes cinq filles des massacres qui ont eu lieu et je me suis installé dans ce taudis entouré de toutes sortes de saletés qui sont à l'origine de cette fameuse maladie qui a pris à jamais mes filles, l'une après l'autre au su et au vu des autorités locales qui font la sourde oreille.” Et d'ajouter : “Que voulez-vous que je fasse avec une rente mensuelle de 3 000 DA qui ne couvre même pas les frais de mes consultations médicales ?” F. Z.