Les cours du pétrole ont repris hier leur mouvement de baisse à l'ouverture des séances de cotation entraînés par la chute des places boursières lâchant une partie des gains importants engrangés la veille alors que le marché anticipait une forte réduction de l'offre de l'Opep, avec le soutien possible de la Russie. Le baril de Brent de la mer du Nord (livraison en janvier) valait 44,10 dollars, en baisse de 3,29 dollars par rapport à la clôture de jeudi soir. Même tendance à New York, le baril de Light Sweet Crude pour la même échéance s'échangeait à 44,75 dollars, lâchant 3,23 dollars. Interrompant plusieurs séances de rebond, les prix du pétrole plongeaient après la chute des Bourses, les experts estimant que “le marché pétrolier semble dirigé par les marchés d'actions, baromètre de facto de la confiance pour jauger les perspectives économiques dans le futur”. Or, les places européennes réagissaient vendredi matin au rejet du Sénat américain du plan de soutien au secteur automobile mené par les trois géants du pays, General Motors, Chrysler et Ford. L'indice boursier français CAC 40 cédait 4,75% à Paris, l'indice Dax de Francfort plongeait de 4,15%, et le Footsie 100 abandonnait 3,29% à Londres alors que quelques heures plus tôt, les Bourses asiatiques avaient clôturé sur de lourdes pertes. L'humeur baissière du marché était confortée par une pluie de mauvais indicateurs économiques remettant en avant les inquiétudes sur la demande, responsables de l'effondrement des cours ces derniers mois. En l'espace de cinq mois, le pétrole a abandonné plus de 70% de sa valeur, tombant jusqu'à 40,90 dollars à New York et 39,35 dollars à Londres, des plus bas depuis quatre ans. Ce nouvel accès de faiblesse met fin à la vigueur observée au cours des dernières séances, particulièrement jeudi, où les prix ont gagné pas moins de 10% (près de 5 dollars des deux côtés de l'Atlantique), dans l'anticipation d'une forte baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.