Le Premier Ministre britannique Gordon Brown s'est évertué, hier, en faisant la navette entre l'Inde et le Pakistan, à déminer la crise des deux puissances nucléaires née des attaques de Bombay, au moment où Islamabad accusait New Delhi d'avoir violé son espace aérien. Il a notamment annoncé une aide nouvelle de près de 7 millions d'euros au Pakistan pour lutter contre les extrémistes, en considérant à plusieurs reprises que ce pays était aussi “l'une des principales victimes du terrorisme global lié à Al-Qaïda”. Sa mission éclair de bons offices était pourtant mal partie : le Pakistan accusait l'armée de l'air indienne, au moment où M. Brown se trouvait à New Delhi, d'avoir violé à deux reprises, samedi, l'espace aérien pakistanais. L'Inde a nié toute incursion aérienne. New Delhi assure depuis le drame de Bombay que le commando de 10 militants islamistes qui y ont tué 163 personnes, plus 9 attaquants, fin novembre venait du Pakistan, où les attaques avaient été planifiées. Islamabad a lancé, depuis jeudi, une vague d'arrestations de responsables présumés du Lashkar-e-Taïba, le groupe islamiste incriminé par New Delhi. Ce même mouvement avait été accusé, fin 2001, par l'Inde d'avoir attaqué son Parlement (10 morts), événement qui avait failli déclencher la guerre entre les deux pays. L'Inde a cependant exclu à plusieurs reprises ces derniers jours un nouveau conflit avec le Pakistan, qu'elle a déjà affronté dans trois guerres depuis la création des deux Etats en 1947. Mais samedi, à deux reprises, l'armée de l'air pakistanaise a contraint un avion militaire indien qui survolait son territoire à se replier, a affirmé hier la ministre de l'Information, Sherry Rehman. L'appareil a survolé à haute altitude la partie administrée par le Pakistan du Cachemire, une région himalayenne à majorité musulmane et disputée par les deux pays, et la grande ville de Lahore (est), selon Islamabad. Deux zones réputées abriter des camps du Let. Le Premier Ministre britannique a proposé à M. Zardari un “pacte anglo-pakistanais de lutte contre le terrorisme”, avec une aide de 6 millions de livres sterling (près de 7 millions d'euros, 9 millions de dollars), afin de “s'assurer que tout soit fait pour que les terroristes ne puissent plus trouver refuge au Pakistan”. R. I./Agences