La visite de travail, que vient d'effectuer le président Bouteflika, dans la wilaya d'Oran, a débouché sur l'annonce d'un certain nombre de décisions importantes, à commencer par celle consistant à ériger les wilayas d'Oran et de Constantine au rang de capitales régionales. Lors d'un point de presse, tenu à l'issue de la visite présidentielle, le ministre de l'Intérieur a estimé que “l'ambition est que, dans 15 ou 20 ans, ces deux centres régionaux puissent rattraper les retards par rapport aux capitales de la Méditerranée occidentale”. Il citera comme villes références celles de Barcelone, Gênes et Marseille. Nourreddine-Yazid Zerhouni suggère que la ville d'Oran soit à vocation d'un tourisme d'affaires et de congrès, en citant la réalisation du centre international de conventions de la Sonatrach. Mais pour y parvenir, le ministre estime que la ville doit être attractive sur tous les plans (environnement, infrastructures culturelles, etc.). Autre importante décision prise à l'occasion de cette visite : la fin de l'épisode de l'hôtel Châteauneuf. “Cela fait longtemps que nous traînons cette carcasse”, fera remarquer M. Zerhouni, avant d'annoncer la cession de cette carcasse au profit de la mairie d'Oran, pour y installer des bureaux, tout en précisant que le site archéologique (palais du Bey) ne serait nullement affecté. La visite de travail a permis, notamment de dégager une enveloppe supplémentaire de 14 milliards de dinars au profit de la wilaya d'Oran. Cette somme vient s'ajouter aux 218 milliards accordés à la wilaya au titre du plan de soutien à la relance économique. Le programme complémentaire touchera la réhabilitation de 400 habitations vétustes dans le quartier d'El-Hamri, où il est prévu d'accorder des aides aux propriétaires, ainsi que 200 logements dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Le programme comprend également la réhabilitation d'habitations dans le quartier historique de Sidi El-Houari. Dans le secteur des travaux publics, plusieurs actions seront entreprises, à commencer par l'étude et la réalisation d'un échangeur sur la route des falaises, deux trémies et le fameux viaduc devant relier la ville d'Oran à la corniche supérieure. Ce dernier projet est attendu avec impatience, dans la mesure où la ville connaît actuellement une grave crise de transport due à l'éboulement survenu à l'entrée de la corniche inférieure, qui a induit la fermeture de cet important axe routier. Le programme complémentaire comprend également la viabilisation d'Oran-Centre, de Sidi Chahmi et de Bir El-Djir, mais aussi l'éclairage public et les espaces verts. Deux parkings à étages seront réalisés à proximité des stations de transport. La wilaya bénéficiera d'un ascenseur reliant le Front de mer au centre-ville et d'une station de taxis et de bus intra-muros. Le tout pour alléger les routes du centre des énormes embouteillages. Dans le secteur de la jeunesse et des sports, il est prévu la réhabilitation de deux stades, dont celui de Ahmed-Zabana et l'équipement de quatre salles omnisports. Cela sans compter le projet de réalisation d'un nouveau stade de 40 000 places prévu dans le cadre du plan quinquennal. Le secteur de la culture verra la réhabilitation de quatre principales salles de cinéma, afin de leur permettre de devenir des salles polyvalentes, pouvant accueillir des conférences et autres congrès. Les arènes (Toro) ainsi que le Théâtre de verdure seront également réhabilités. La ville d'Oran abritera, à partir de l'an prochain, le festival annuel du cinéma. Elle devra accueillir une partie du programme du festival panafricain. En outre, le programme complémentaire comprend le lancement d'une étude d'extension du tramway qui devrait, en définitive, être long de 40 kilomètres, pour atteindre Es-Senia. Il a été décidé également le lancement d'une étude de faisabilité d'un métro à Oran. Toutes ces décisions, en attendant le prochain plan quinquennal, devraient permettre de rattraper quelques retards. Le ministre de l'Intérieur n'a pas manqué de rappeler les domaines dans lesquels Oran reste à la traîne, à l'image du raccordement en gaz naturel de certains quartiers, ou celui de l'assainissement, ou encore la résorption de l'habitat précaire. Ce dernier point constitue un véritable casse-tête pour les autorités locales. Rien que pour le quartier des Planteurs, qui avait défrayé la chronique par un mouvement de protestation, 9 000 logements ont été lancés, dont seulement 3 000 ont été livrés. Le reste devrait l'être à la fin de 2010. En matière d'emploi, 35 000 postes permanents ont été créés depuis 1999 et 136 000 emplois temporaires. Le programme des 100 locaux par commune devait permettre à la wilaya de lancer 2 600 locaux, dont seulement 900 ont été achevés. A. B.