La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a salué hier “le patriotisme économique” du Premier ministre Ahmed Ouyahia en déclarant que c'était là “la voie à suivre” pour sauver l'économie nationale. Mme Hanoune a défendu, lors de son intervention devant les représentants du Mouvement de la jeunesse révolutionnaire dépendant de son parti, les options économiques du Premier ministre faisant référence au dernier rapport du département d'Etat américain qui avait, il y a quelques jours, émis de vives critiques à l'égard de la politique gouvernementale algérienne. La patronne du PT a, en revanche, exprimé son étonnement devant les chiffres rendus publics par Ahmed Ouyahia, durant son intervention à l'Assemblée nationale, en rapport notamment avec le chômage et la création d'emplois. Mme Hanoune a mis en cause, en effet, le chiffre de 5 millions de postes d'emploi créés depuis 1999. “On avance 5 millions de postes créés alors que les chiffres officiels du chômage indiquent qu'en 1999, il y avait à peine 3 millions de chômeurs”, s'est-elle étonnée, jugeant “bizarre” un autre chiffre, à savoir celui relatif au taux du chômage actuel et qui ne serait officiellement que de l'ordre de 10 à 11%. Louisa Hanoune a également mis en relief la “dualité” qui existe dans la conduite des affaires du pays par les pouvoirs publics. Elle est allée jusqu'à qualifier certaines mesures prises par le gouvernement de “décisions contradictoires” dues, d'après elle, à “l'équilibre précaire” des institutions. Une telle situation a amené le PT, selon Louisa Hanoune, à l'abstention lors de l'adoption du plan de développement présenté par le Premier ministre à l'Assemblée nationale. Evoquant les échéances politiques du pays, Mme Hanoune a estimé que des “provocations sont en préparation contre la nation”, qualifiant la prochaine présidentielle de “défi” pour le pays. Elle parle aussi de “convulsions préfabriquées par des milieux hostiles à la nation et des parties intérieures et qui vont tenter de déstabiliser le pays après avoir échoué en 1999 et lors de la révision de la Constitution”. L'objectif, d'après elle, est de “créer un climat d'exception”. “Nous avons interpellé le chef de l'Etat afin qu'il assainisse le climat politique et social pour que l'élection présidentielle se déroule dans de bonnes conditions”, affirme-t-elle. Mme Hanoune a, par ailleurs, sorti l'artillerie lourde pour tirer sur le système capitaliste qui représente, selon elle, “un danger pour la civilisation humaine”, rappelant la crise financière mondiale et ses répercussions sur les économies des pays et ses effets négatifs sur les sociétés. “Tout le monde aujourd'hui reconnaît que la crise est là (en Algérie). On le voit avec Arcelor, Fertial et d'autres”, indique-t-elle, appelant à la nationalisation des entités économiques vendues à des étrangers. H. Saïdani