Le porte-parole du PT a exclu tout accord avec “un parti qui est contre l'UGTA”. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a exclu toute éventuelle alliance avec le Parti socialiste des travailleurs (PST). Mme Hanoune, qui a abordé cette question hier lors d'un meeting tenu à Djelfa, a critiqué sévèrement le parti de Chawki Salhi sans le citer. “Pas d'alliance avec un parti qui active dans la clandestinité”, s'est écriée Hanoune, sous les applaudissements des militants de son parti venus nombreux écouter son discours. “Où était ce parti pendant les 15 années passées ?” s'est demandée Mme Hanoune avant d'accuser le PST d'“avoir encouragé l'ingérence de l'Union européenne dans les affaires internes du pays lors des évènements de la Kabylie en 2001”. Et d'ajouter : “Nous sommes contre l'alliance avec ceux qui sont contre l'UGTA et la République !” Par ailleurs, la n°1 du PT s'est attaquée à la politique du ministre de la Participation. “Sa politique de privatisation est une vraie politique dévastatrice de l'économie nationale”, a déclaré Mme Hanoune. “Ce ministre continue à fermer les entreprises et à mettre des milliers de travailleurs à la porte ! Cette privatisation doit s'arrêter, rien ne la justifie !” dira-t-elle. “Plus de 80% du capital de la Cnan ont été cédés à Aigle Azur ; a-t-on besoin de l'argent d'Aigle Azur ?” s'est interrogée Mme Hanoune, qui n'a pas manqué de saluer la politique de nationalisation du président vénézuélien, Hugo Chavez. Abordant la situation sécuritaire dans le pays, Louisa Hanoune soutiendra encore que “les attentats du 11 avril dernier ont ciblé l'Etat algérien et non pas le pouvoir”. Mme Hanoune dira : “Qu'est-ce que c'est cette al-Qaïda et ce GSPC qu'on nous invente et réinvente ?” “Le cadre de la mondialisation, les syndicats, les partis politiques, les institutions souveraines de l'Etat sont tous en danger”, conclura Mme Hanoune à ce sujet après avoir invité l'assistance à voter massivement le 17 mai prochain. À Tiaret, Louisa Hanoune affirmera que “la nation algérienne doit vivre dans l'unité et l'intégrité de ses deux composantes linguistiques”. Et d'ajouter :“Nous ne pourrons cautionner l'ingérence étrangère qui risque de trouver pour corollaire l'implosion”. L'Algérie ne doit en aucun cas suivre l'exemple de la Côte-d'Ivoire, du Liban ou du Zaïre, estime-t-elle. Parlant du Parlement, Louisa Hanoune déclarera que ses parlementaires ont toujours montré leur intransigeance quand des traités se confectionnent en catimini dans des salons étrangers pour appauvrir davantage ce pays qui jouit pourtant de toutes les potentialités pour son développement. “Mais, les acteurs de ces complots ne tiennent compte que de leurs intérêts personnels en mettant en danger l'intégrité de la nation qui est malheureusement caractérisée par une pléiade d'aléas”, tonnera-t-elle en insistant sur ce qui a été appelé la “loi sur les hydrocarbures” qu'elle a toujours défendue. “La seule souveraineté étant celle du peuple, et toute action doit s'appuyer sur elle pour décider de ce qui engage l'avenir du pays”, martèlera Louisa Hanoune qui n'a pas manqué de faire allusion à ces dizaines de harragas qui se sont noyés et ont payé de leur âme pour le seul péché d'avoir tenté de s'éclipser de cette terre, qui est la leur, chassés par l'oisiveté et la misère sous toutes ses facettes. Avec un vocabulaire facile, tant en arabe qu'en français, Louisa Hanoune n'y est pas allée de main morte pour exprimer toute sa virulence contre toute action tendant à libéraliser l'économie nationale. R. Salem/Lotfi G.