“La culture, ce n'est pas ce que nous apprenons sur les bancs de l'école, mais c'est quelque chose de vivant qui fait partie de notre quotidien et réside entre les murs et à travers les ruelles de nos villes, dont chaque pierre abrite toute une histoire”, dira l'artiste architecte M. Ihab Iskander, visiblement conquis par les vues féeriques qu'offre la ville de Constantine, si l'on se braque sur ses corniches et ses ponts suspendus dont celui de Sidi-Rached. Mais la capitale de la Numidie, qui n'a pas encore révélé tous les pans de la riche histoire qu'elle abrite, se meurt dans l'indifférence et croule sous le poids des bidonvilles qui, poussant comme des champignons, ont fini par clochardiser complètement la capitale de l'Est algérien. Les vicissitudes du temps ont eu raison de la Médina qui n'a jamais bénéficié d'un moindre égard. Elle représente pourtant l'âme de cette ville de 2 000 ans d'histoire dont les racines remonteraient jusqu'à l'ère néolithique. Constantine étouffe, Constantine craque et baigne dans le banditisme et l'insécurité. C'est à croire que Constantine est boudée même par ses propres enfants. Il y a les autres, des compétences venues d'ailleurs qui ne sont pas restés indifférentes devant tant de beauté et de richesse culturelle. Un trésor en guise de source économique intarissable où se conjugueraient profit et respect du patrimoine. Pour notre architecte, qui a déjà fais ses preuves à Paris, dans les pays du Golfe, en Egypte et dans d'autres pays, il s'agit tout bonnement de la “renaissance de Constantine”. Rencontré hier à l'hôtel Sofitel pour une séance de présentation de son ambitieux projet, Ihab Iskander retrace l'histoire de Constantine à travers des illustrations de manière à réussir une sublime rétrospective d'une parfaite harmonie entre ce qui'il qualifiera de “vestiges du passé qui font la force du futur”. Une esquisse se dessine à l'horizon. Cette option de métropolisation de certaines villes d'Algérie pourrait aider, en effet, à faire aboutir cette mue de Constantine qui s'avère plus que nécessaire avec en plus des opportunités de créations d'activités économiques et d'emplois, l'atténuation des besoins en logement, le développement du tourisme, etc. Le projet prendra alors naissance de l'oued de la ville, le Rhumel, symbole de la vie et vecteur de son identité, et comportera les différents pôles à savoir : la restauration de la Médina, la consolidation du pont de Sidi-Rached, la démolition du Bardo en vue de la construction de la 3e corniche, la construction de trois autres corniches dans la forêt, la démolition de Djnan Tchina, route de Roumanie, Chalet des Pins et la reconstruction du sol de oued Rhumel recevant la nouvelle capitale pour ne citer que cela. Le projet promet grand et cherche preneur… Nabila SaIdoun