“Pas moins de 30 huissiers de justice ont été suspendus cette année de leurs fonctions à l'échelle nationale pour faute professionnelle”, a déclaré M. Mohamed Cherif, président de la Chambre nationale des huissiers de justice, lors d'une assemblé générale tenue, jeudi dernier, à Constantine. L'annonce a été faite lors d'une rencontre qui a regroupé 700 huissiers exerçant à l'est du pays. Selon M. Mohamed Cherif, le manque de stages de formation dans le secteur est la cause principale des fautes professionnelles commises par les huissiers de justice. Tout en ajoutant que le programme d'appui à la réforme du secteur de la justice en Algérie lancé en 2007 est en train de pallier ce déficit afin de permettre à l'appareil judiciaire et ses auxiliaires d'accomplir efficacement leurs missions. Depuis l'application de ce programme, le nombre des mesures conservatoires et décisions disciplinaires, pour différentes fautes, a diminué par rapport aux années précédentes. Le procureur général Abdelmadjid Abderrahim a précisé dans son intervention que pour cette année, le secteur s'est renforcé par une nouvelle promotion de 358 huissiers de justice. L'Algérie est classée en deuxième position avec 1 700 huissiers de justice, après la France qui compte 3 000 huissiers de justice en matière de couverture. L'exécution des décisions de justice, mission principale des huissiers de justice, est passée de 30%, avant le lancement des réformes, à 93% pour l'année en cours. Notons qu'un colloque national se tiendra le 17 janvier prochain sur la réforme de la justice en Algérie. Financée par l'Union européenne, cette rencontre permettra aux Algériens de bénéficier, entre autres, de l'expertise française. Une deuxième rencontre est prévue pour le mois de février prochain avec la participation de 77 pays. Pour rappel, l'exécution des décisions de justice, avec la lenteur des procédures, revient souvent dans les doléances des citoyens. Une raison pour laquelle la réforme de la justice en Algérie a inclus dans sa feuille de route les auxiliaires de justice que sont les huissiers. Ces derniers, de leur côté, soulèvent des conditions d'exercice pas souvent faciles avec les intimidations, les interférences et même les agressions physiques. Betina Souheila