La Chambre régionale des huissiers, en collaboration avec la cour d'Oran, a organisé, jeudi à hôtel Président, une rencontre entrant dans le cadre de la formation continue qui avait pour thème “Les problèmes d'exécution et le rôle de l'huissier de justice”. Après les prises de parole très protocolaires du procureur général, qui a évoqué le rôle prépondérant des huissiers dans le fonctionnement de la justice, celle du représentant du ministère qui a évoqué, de façon très superficielle, les différents statuts du corps de la justice en cours d'élaboration, dont celui des avocats, ce fut au tour du président de la Chambre nationale des huissiers de justice d'aborder les questions importantes de ces auxiliaires de justice. Ainsi, l'orateur fera état justement de l'impératif besoin d'organiser des cycles de formation continue à l'attention des huissiers au nombre de 800 à l'échelle nationale, une promotion de 1 000 autres est prévue pour cette année. En effet, le besoin de formation se fait ressentir chez les huissiers de justice, dont 30 d'entre eux ont été envoyés, en 2006, en France pour suivre des stages grâce à l'appui technique de la Chambre française des huissiers de justice. Le président de la Chambre des huissiers algériens, Me Chérif Mohamed, a précisé à la presse en marge de cette rencontre : “La formation des huissiers de justice pose problème ; il n'existe pas d'école de formation… à la Chambre, nous avons un projet pour réaliser notre propre école de formation qui sera spécialisée dans les procédures d'exécution civiles qui comptent pas moins de 400 articles…”À l'heure actuelle, pour exercer la fonction de huissier de justice, il faut une licence de droit et passer un concours. En principe, après ce concours, il devrait y avoir deux ans de formation, mais en l'absence de centre de formation, les lauréats du concours effectuent des stages de 9 mois dans le cabinet de huissiers en exercice. L'autre problème posé par le représentant des huissiers concerne le barème des honoraires qui est fixé par décret. À l'évidence, les huissiers de justice estiment ce tarif trop bas par rapport aux risques et aux contraintes qu'ils rencontrent dans l'exercice de leur fonction. C'est ainsi que Me Chérif Mohamed demande à ce que soit promulgué un nouveau décret pour une augmentation substantielle des honoraires. La sécurité des huissiers dans l'exercice de leur fonction a été encore abordée par les intervenants. À noter encore que pour l'année 2005-2006, 8 huissiers ont été suspendus définitivement et 15 temporairement. Le président de la Chambre des huissiers fait valoir encore que durant l'année 2006, le taux d'application des décisions de justice a atteint 80% grâce aux rôles et au travail des huissiers alors que par le passé, il ne dépassait pas les 26% F. BOUMEDIENE