Septembre 1993, sur la pelouse de la Maison-Blanche, le monde entier suivait avec une grande attention l'historique poignée de main Arafat-Rabin devant mettre fin à 45 ans de guerre et de conflit israélo-arabe. L'ancien président Bill Clinton, par qui le Proche-Orient avait connu des moments d'apaisement n'était-ce le dossier irakien, avait pesé de tout son poids pour imposer la paix des braves et convaincre les plus récalcitrants de son administration, dominée par le lobby juif, de la nécessité de la paix dans une région qui n'a connu que des souffrances et des injustices depuis 1948. Si l'œuvre des démocrates américains a été remise en cause aussi bien par les reniements des engagements par Israël et l'absence de garanties dans la mise en œuvre des accords d'Oslo, il n'en reste pas moins que les partisans de la guerre ont fini par dire leur dernier mot. La paix ne passera pas et advienne que pourra. Rabin sera assassiné lors d'un grand rassemblement à Tel-Aviv en 1995, deux années après les accords, par un extrémiste israélien, alors que Arafat qui avait créé l'Etat palestinien et passé toute sa vie dans ce combat libérateur compromis par les trahisons, aussi bien occidentales qu'arabes, avait été isolé dans son quartier général à Ariha jusqu'à sa mystérieuse mort le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire français de Percy. Une disparition applaudie par Ariel Sharon, le boucher de Sabra et Chatila, et l'administration Bush qui, une année auparavant, avait envahi l'Irak et permis une année plus tard à Ehud Olmert de détruire le Liban. Quinze années après les accords d'Oslo et les prémices de la naissance concrète de l'Etat palestinien, la Palestine, s'est retrouvée piégée dans la logique israélienne au point où une guerre civile entre les factions palestiniennes et le Hamas, que dirigent Damas et Téhéran, avait éclaté. Mais le dossier palestinien qui avait bénéficié d'un environnement international favorable est retombé, une fois de plus, dans le cercle infernal des courants extrémistes, éloignant de fait les espoirs de paix nés de la poignée de main Arafat-Rabin. Le terrorisme international, qui a connu une dangereuse évolution après les attentats du 11 septembre 2001, a négativement influé sur le monde arabe, en général, et le dossier Palestinien, en particulier. Ainsi, la communauté internationale adopte un discours antiterroriste et va jusqu'à assimiler le combat des Palestiniens pour leur indépendance à du terrorisme. Cette conception qui a suscité de vive réaction dans le monde arabe et l'Algérie, fidèle à ses positions de soutien aux combats des peuples pour leur indépendance, a vite fait d'appeler la communauté internationale à faire cette différenciation de taille entre les organisations terroristes, qui sèment la mort et la désolation, et le combat des peuples opprimés pour leur autodétermination. Le changement des politiques arabes de l'Union européenne et la radicalisation des positions en faveur de l'Etat d'Israël ont été confortés aussi bien en France qu'aux Etats-Unis d'Amérique. Si Nicolas Sarkozy avait marqué son soutien à l'Etat hébreu lors de sa première visite à l'étranger après son élection, en affirmant que “ceux qui voudront atteindre la sécurité d'Israël trouveront la France sur leur passage”, Barack Obama, le nouveau président US, qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2009, a déjà donné le ton en nommant Rahm Emanuel comme secrétaire général de la Maison-Blanche qui a fait son service militaire en Israël en 1997 et dont le père, un ultra-nationaliste juif, a participé au massacre de centaines de Palestiniens entre 1936 et 1939. Et les massacres se poursuivent aujourd'hui… S. T.