La valeur globale de ces saisies – véhicules et lots de pièces usagées – est de l'ordre de plus de 16 millions de dinars, contre une valeur totale des saisies opérées en 2007, qui est de l'ordre de 5 734 606 DA. Bien que formellement interdite en application par une instruction de 2003 émanant du ministère du Commerce pour des raisons de sécurité publique, l'importation de pièces de rechange usagées pour véhicules représente, aujourd'hui, à Annaba, un véritable casse-tête pour l'institution douanière. Selon le directeur de wilaya de la douane algérienne, M. Aït Si Slimane, le nombre d'opérations de saisie enregistrées au port de la Coquette n'a jamais été signalé auparavant dans les différentes infrastructures portuaires du pays. Il indiquera qu'un total de 30 véhicules touristiques, tous types confondus, bourrés de lots de pièces détachées usagées pour voitures, en provenance principalement de Marseille (France), ont été saisis au port de Annaba pour cette année qui tire à sa fin, alors que l'année dernière, il a été enregistré 12 voitures saisies. La valeur globale de ces saisies – véhicules et lots de pièces usagées – est de l'ordre de plus de 16 millions de dinars, contre une valeur totale des saisies opérées en 2007, qui est de l'ordre de 5 734 606 DA. Il révélera dans ce contexte que “le port de Annaba continue d'enregistrer des importations de ces pièces de rechange, à chaque arrivage de navire, au mépris de la législation et se trouve ainsi devant un véritable dilemme, à savoir l'occupation des espaces des hangars durant plusieurs années par ces équipements accentuant la saturation des installations maritimes. Les véhicules objet de saisie seront vendus uniquement aux collectivités locales, une fois la décision de confiscation prononcée par la justice”. Pour ce qui est de la pièce détachée usagée, le directeur de wilaya de la douane algérienne a tenu à expliquer dans ce cadre que les quantités saisies au port de Annaba, ne sont plus également vendues aux enchères. “Elles sont cédées, depuis le mois de janvier 2007, à la société l'ER-EST, à raison de 5 millions de dinars la tonne. Ces pièces sont détruites en présence de nos services, conformément à la convention entre le receveur des douanes à Annaba et ladite société, et ce, en application des lois de finances pour la même année”, a-t-il fait savoir. Deux autres actions de saisie et pas des moindres ont été, par ailleurs, effectuées au port de la Coquette durant cet exercice. La première consiste en un important lot de produits pharmaceutiques de chirurgie des premières urgences, d'une valeur estimée à plusieurs millions de dinars. Ces produits, formellement interdits à l'exportation, étaient destinés aux cliniques médicales privées. La seconde, en août dernier, un véritable trésor d'Ali Baba, à savoir plus de trois tonnes d'articles de fantaisie en argent, représentant quelque 60 000 articles entre boucles d'oreilles, bagues, gourmettes, colliers et bracelets. Pourtant, le mouvement des car-ferries au même titre que celui des passagers au port de Annaba, dont les recettes budgétaires sont en évolution de 21% par rapport à l'année dernière, ont connu un net recul cette année. En 2008, cette infrastructure portuaire a enregistré le mouvement seulement de 14 bateaux avec à leur bord 15 551 voyageurs, contre 27 car-ferries avec 30 442 passagers, en 2007. Le directeur de wilaya de la douane algérienne a indiqué en, outre que du côté de l'aéroport international Rabah-Bitat et malgré la création d'un couloir “vert” pour le passage sans fouille et sans visite des touristes, ce qui a permis, d'ailleurs, une large fluidité des voyageurs au niveau du port, cela n'a pas empêché les douaniers, des chevronnés en charge du travail ciblage, de procéder, après des visites sur épreuves, à la saisie des produits interdits. Entre autres, 20 pièces archéologiques, destinées à l'exportation frauduleuse d'une valeur inestimable, ont été découvertes dans la confiserie ainsi qu'une arme à feu (PA), avec chargeur garni, 6 000 capsules de cartouches de différents diamètres, 27 000 euros et près d'un kilogramme d'or. Enfin, M. Aït Si Slimane estime qu'aujourd'hui la mission de la douane algérienne ne consiste pas en de simples opérations de découverte, de saisies et de mises sous séquestre de marchandises, de produits ou démantèlement de réseaux de narcotrafiquants, en concertation et en collaboration avec les services anti-drogue. À ces yeux, “la douane algérienne est au diapason des nouvelles exigences qui imposent le terrain de la lutte contre tout acte portant atteinte aux intérêts de l'Etat. Il ne s'agit plus de traquer les narcotrafiquants, les passeurs, les outils de la corruption, mais d'agir dans le sens de l'anticipation des agissements illicites et réprouvés par la loi en vigueur”. B. BADIS