L'importation de pièces de rechange usagées pour véhicules, formellement interdite en application d'une instruction de 2003 émanant du ministère du Commerce pour des raisons de sécurité publique, constitue, aujourd'hui, un véritable casse-tête pour la Direction régionale des douanes de Annaba. Les éléments douaniers du port de Annaba continuent d'enregistrer l'importation de ces pièces de rechange à chaque arrivée de navire. Pas plus tard que mercredi dernier, une vente aux enchères publiques de plusieurs lots de pièces détachées usagées (moteurs de différents types et puissance, boîtes de vitesses, crémaillères, alternateurs, etc.), saisis l'automne dernier, a eu lieu au port de Annaba. Cependant, si cette pratique commerciale contribue, à chaque fois, au gonflement de rentrées au Trésor public, estimées à quelque milliards de centimes, il n'en demeure pas moins qu'elle constitue une entrave à la sécurité publique d'autant plus que nos routes enregistrent à longueur d'année de multiples accidents, dont certains, selon les rapports des services compétents, sont dus à des défaillances mécaniques liées à ces pièces usagées. Lors de l'arrivage d'un navire le 21 décembre dernier au port de Annaba, la totalité des véhicules, dont les propriétaires résident en Algérie, soit 77 sur les 251 qui se trouvaient à bord du bateau, était bourrée de pièces détachées usagées, empaquetées dans des sachets en plastique dont le contenu s'avère difficilement identifiable. Après l'inventaire global des marchandises saisies, l'on a relevé pas moins de 118 moteurs, dont 2 pour camions et 1 pour bateau, plus de 500 cardans, quelque 300 démarreurs et 400 alternateurs, 100 crémaillères et autant de culasses, sans parler des plateaux d'embrayage, pompes à injection, turbos et autres pièces. Malheureusement, ces équipements feront à leur tour l'objet d'une vente aux enchères et seront ainsi écoulés sur le marché national. B. B.