En annonçant le dégagement d'un montant de 122 milliards de centimes pour le programme d'aménagements au profit d'El-Hamiz, les autorités locales veulent prendre le taureau par les cornes. C'est du moins ce qui ressort des dernières déclarations du P/APC de Dar El Beïda lors d'un comité de la ville caractérisé par quelques “accrochages” entre les représentants de la société civile et les élus sur la situation que vit notamment la zone d'El Hamiz. Le P/APC a d'emblée expliqué que si ce mégaquartier connaît, en effet, des problèmes de développement, il faut reconnaître en parallèle que le terrain est là pour prouver que des réalisations ont été effectuées, à l'exemple des réseaux d'assainissement, de l'éclairage public, l'éradication de plus de 5 000 décharges et l'AEP dont le raccordement sera terminé vers le deuxième semestre de l'année prochaine après l'adoption du projet il y a quelques jours. Du budget 2008, évalué à 87 milliards de centimes, 40% ont été consacrés à l'équipement, soit pour des projets de développement comme l'électricité, l'eau, le gaz, etc. Le budget 2009, prévu de 207 milliards de centimes, verra 53% au profit de la zone d'El Hamiz. Dans ce cadre, les autorités locales sont en train de mettre les bouchées doubles en matière de préparation des cahiers des charges, la convocation des entreprises pour la prise en charge des projets, particulièrement ceux ayant trait aux commodités essentielles. Rebondissant sur la question, un élu a rappelé la situation de cette zone en 2003 la qualifiant de très difficile à gérer mais qui, tant bien que mal, est sortie de l'enfer même si aujourd'hui ce n'est pas encore le paradis. Il citera en exemple des réalisations le réseau d'assainissement et le branchement en gaz de ville de la totalité de la zone en mai 2009. “En cas de retard, la responsabilité des entrepreneurs est engagée, car beaucoup d'entre eux refusent de travailler ici pour des raisons souvent inexpliquées.” Les différentes opérations de revêtement ayant touché plusieurs lotissements d'El Hamiz, comme les Orangers, Mascaro, Hamiz sud 1, 2, 4 et 5, ont coûté plus de 91 milliards de centimes. Cependant, si ces réalisations sont à mettre au compte de l'administration locale, il faut tout de même avouer que l'état dans lequel se trouve la zone d'El Hamiz ne peut laisser les élus indifférents. Les citoyens de cette localité ne croient plus aux paroles. En hiver, traverser à pied un lotissement d'un bout à l'autre relève d'une prouesse que seuls les avertis en ont le secret. Les enfants et les gens du troisième âge sont les premières victimes des ruelles qui se transforment, dès la moindre ondée, en routes impraticables. Les véhicules légers n'en sont pas mieux lotis été comme hiver. Ce problème ajouté à tant d'autres encore n'a pas été pour arranger la situation des habitants qui n'ont raté aucune occasion pour exprimer leur colère. Et de quelle manière ! Sans vouloir revenir sur la question de savoir pourquoi les autorités ont laissé les choses jusqu'à atteindre le pourrissement, gageons que l'enveloppe de 122 milliards allouée à un certain nombre d'opérations au profit de la zone d'El Hamiz peut donner l'envie, comme le dit cet habitant, enseignant de métier, d'y vivre. Autrement il serait malheureux de vivre en misérable dans l'un des quartiers qui draine, par les commerces qu'il recèle, des milliards chaque jour que Dieu fait. ALI FARèS