Dans ce secteur stratégique, les choses donnent l'impression de bouger, mais pour mieux entretenir le statu quo. La décision de mettre sous tutelle du ministère de la Communication les imprimeries publiques, la censure du dernier ouvrage de Mohamed Benchicou, l'ancien directeur du journal Le Matin, le remue-ménage qui a eu lieu à l'ENTV et le changement à la tête du ministère de la Communication sont, entre autres, les évènements qui ont marqué l'actualité 2008 du monde des médias et de la communication en Algérie. C'est au mois de janvier 2008 que le Conseil des participations de l'Etat (CPE) avait décidé le transfert des actifs des entreprises publiques économiques (EPE) relevant de la SGP presse et communication (ATC) au ministère de la Communication. Ainsi, les journaux publics (El Moudjahid, Echaâb, El Massa, Horizons, El Djemhouria, En Nasr), les entreprises d'impression (SIA, SIO, SIE, Imag, Simpral, Enap) et la société d'approvisionnement de papier journal Alpap ainsi que l'ENAMPEP-Est et l'Anep, qui avaient auparavant le statut d'entreprises autonomes, sont mis sous l'autorité directe du ministère de la Communication, devenu depuis quelques semaines secrétariat d'Etat. L'autre évènement qui a marqué l'actualité du monde de la presse durant l'année 2008 a trait à la censure qui a été opposée au dernier ouvrage de Mohamed Benchicou Le journal d'un homme libre dont la sortie devait coïncider avec le Salon international du livre d'Alger. Retiré de l'imprimerie in extremis, le contenu de ce livre est jugé attentatoire. C'est l'argument mis en avant, d'ailleurs, par la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi qui a justifié la censure de l'ouvrage pour éviter “la prison” à son sulfureux auteur. Mais l'événement le plus saillant dans le monde des médias est incontestablement le limogeage de Hamraoui Habib Chawki, l'indétrônable directeur de l'“Unique” depuis plusieurs années. Un véritable séisme que le départ de cet homme qui représente à lui seul tout un système. Son départ serait lié à des “erreurs de gestion”. Après son limogeage, HHC s'est fondu d'une longue lettre adressée au président de la République, dans laquelle il lui avait affirmé sa disponibilité à le “servir”. C'est un enfant de la boîte, Abdelkader El-Eulmi qui hérite de ce poste stratégique d'autant plus qu'on est à la veille de l'élection présidentielle. Le monde des médias est marqué également en 2008 par l'arrivée de Nouredine Khelladi à la tête de la Radio nationale. Cet ancien responsable de l'information à la présidence succède à Azzedine Mihoubi, qui, de son côté, succède à Abderachid Boukerzaza, au département de la communication, qui devient, à la faveur de ce changement, secrétariat d'Etat à la communication, rattaché au Premier ministère. L'année 2008 est également marquée, le 28 août, par le retour de Abrous Outoudert à la tête du quotidien Liberté en tant que directeur de la publication. R. N.