Comme chez les adultes, le mal de dos est de plus en plus fréquent chez l'enfant et l'adolescent. Cette année, des associations de parents d'élèves ont révélé que plus de 65% des enfants de 9 ans se plaignent de maux de dos et 50% des élèves âgés de 13 et 16 ans souffrent de ce mal au minimum une fois par mois. De leur côté, des médecins et spécialistes ont alerté sur la vulnérabilité des os des enfants, des os encore en croissance qui ne sont pas à l'abri d'un handicap. Pour cela, ils encouragent la thèse des casiers, le système des livres en double et même le e-book pour alléger les sacs. D'après le Dr Mamri, spécialiste en orthopédie et en traumatologie, un cartable surchargé et mal tenu peut causer une hernie discale et la lombalgie n'est, dans ce cas, qu'un signe d'alarme. D'où sa proposition sur “un dépistage systématique des scolioses”, en milieu scolaire, pour prévenir cette pathologie. Le débat sur le port du cartable continue d'interpeller parents, enseignants, médecins et pouvoirs publics. Des études récentes montrent que le poids des sacs ne devrait pas dépasser 10% du poids de l'élève. Actuellement, des pays européens, à l'exemple de l'Allemagne, recommandent un poids du cartable n'excédant pas les 15 kg du poids de l'enfant. En Algérie, le retard accusé en la matière est perceptible. Pourtant, les réformes scolaires ont provoqué une augmentation des livres et autres fournitures scolaires, entraînant ainsi une hausse du poids des cartables. Un sondage récent traitant de la prévention du mal de dos, dans le cycle moyen, a révélé que le poids moyen du cartable des élèves varie entre 4,3 kg, pour un enfant de 1re année primaire et 8,5 kg pour un élève de 1re année moyenne, alors que ce dernier ne pèse en moyenne que 32 kg ! Mais, le monde médical est catégorique : le poids du cartable n'est pas le principal facteur en cause. D'autres éléments menacent la colonne vertébrale et renforcent le risque de mal de dos, dont les mauvaises postures en classe, l'inadaptation du mobilier scolaire, la façon de porter le cartable, la fatigue et une mauvaise hygiène alimentaire. Une raison suffisante pour agir urgemment dans le sens de la prévention, pour apprendre aux enfants et aux jeunes à prendre de bonnes habitudes et leur épargner des douleurs lombaires. En attendant de repenser l'école. H. A.