Le Premier ministre a installé hier la commission de préparation de l'élection présidentielle du mois d'avril prochain. La nouveauté de cette élection est la disposition prise par le gouvernement pour la présence d'observateurs internationaux. C'est le président de la République, soucieux d'imprimer un caractère transparent au scrutin, qui a ordonné au gouvernement de solliciter des organisations internationales. “C'est cette même volonté qui a également conduit le président Abdelaziz Bouteflika à ordonner au gouvernement de solliciter les premiers responsables de l'ONU, de la Ligue arabe, de l'Organisation de la conférence islamique ainsi que de l'Union africaine pour l'envoi de leurs observateurs à l'occasion de l'élection présidentielle”, a déclaré le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à l'APS. De son côté, le ministre des Affaires étrangères est instruit d'entreprendre des démarches en ce sens. Cette décision du Président est à la fois une réponse à une exigence de potentiels candidats sceptiques par rapport à “l'impartialité” de l'administration, mais aussi constitue une sorte de garantie de transparence avec “caution”. La présence des observateurs donne davantage de crédibilité au scrutin, cela d'autant que leur absence a souvent entaché les votes de suspicion de fraude. Cette procédure, individuellement initiée, participe, selon Ahmed Ouyahia “de la volonté du chef de l'Etat de veiller à ce que soient réunies les conditions requises pour la bonne organisation, la transparence et la régularité de l'élection présidentielle”. La commission composée de plusieurs départements et présidée par le Premier ministre aura la charge de mobiliser les moyens afin de préparer le scrutin dans de bonnes conditions. Evidemment, l'essentiel de cette mission revient à l'administration qui a, selon Ahmed Ouyahia, acquis une expérience en matière d'organisation de scrutins depuis l'avènement du multipartisme. Dans ce contexte, cette commission nationale “bénéficiera d'une longue tradition, puisqu'il s'agit d'un cadre qui a déjà eu à prendre en charge la préparation et l'organisation de près de dix consultations pluralistes, dont 3 élections présidentielles, autant d'élections législatives et, enfin, 3 élections locales”, a-t-il rappelé. Il mettra en exergue cette expérience et la compétence des cadres de l'administration qui ont acquis un savoir-faire en la matière qui n'a rien à envier à ceux des pays développés, en s'appuyant sur le constat des observateurs internationaux et la presse internationale qui ont eu à “assister” à des élections en Algérie. Par ailleurs, le Premier ministre a affirmé que la commission tiendra des séances de travail dont elle rendra compte régulièrement au président de la République. Il ira encore plus loin dans cette logique de transparence en préconisant de tenir informés des étapes de l'avancement des travaux de la commission, les médias et l'opinion nationale. “Chaque étape majeure, qui sera atteinte dans la préparation de la prochaine élection présidentielle, fera l'objet d'un point de situation destiné aux médias et à l'opinion nationale”, a-t-il promis. À ce début de préparation de l'élection dont les candidats sont rares, hormis Touati, Hadef et autres Fawzi Rebaïne qui ont annoncé leur intention de participer, l'attendu candidat Bouteflika que l'Alliance présidentielle et les associations appellent à se représenter tarde à se prononcer. Et le soutien inconditionnel des partis de l'Alliance présidentielle risque de réduire l'écart avec le gouvernement issu de cette même alliance appelé à organiser l'élection. Surtout que la raison d'être de l'alliance est liée uniquement à la réalisation du programme du Président. D'où peut-être cette batterie de garanties qui entoure le scrutin d'avril. Djilali B.