Aujourd'hui, force est de reconnaître que nous sommes loin, très loin, du concept “échange de la terre contre la paix” qui avait contraint Israël à négocier avec l'OLP en 1993, à Oslo. La naissance de l'Union pour la méditerranée (UPM) était l'événement majeur de la diplomatie française sous le président Nicolas Sarkozy, une année après son élection. C'était le 13 juillet dernier au Grand Palais de Paris. Sarkozy avait réussi son show diplomatique en bernant les 11 pays du sud de la méditerranée dans un projet où Israël devait sortir seul gagnant de cette initiative politique. L'Etat hébreu, considéré comme le 12e Etat du pourtour, est ainsi devenu membre d'une UPM censée, en théorie, promouvoir à la paix dans le bassin méditerranéen. Cinq mois après la naissance de l'union pour la méditerranée, quel bilan peut-on en tirer ? Au-delà des structures administratives qui tardent à voir le jour, hormis les promesses faites aux pays de la rive sud pour les convaincre de participer au sommet de Paris, les résultats sont, et c'est le moins que l'on puisse dire, aux antipodes des espérances des signataires de cette union. Et la déception d'Alger ne peut s'expliquer que par le vide sidéral de cette UPM qui révèle son inconsistance et son parti pris à la première crise qui concerne directement un peuple en quête d'indépendance, soumis depuis le 27 décembre dernier à un acharnement des plus abominables de l'armée israélienne. 635 Palestiniens morts et plus de 2 900 blessés, un décompte macabre qui n'a pas toujours suscité la moindre réaction d'une UPM désormais au service d'Israël. Si son concepteur avait donné le ton en déclarant que ceux qui voudront attenter à la sécurité d'Israël trouveront la France sur leur passage, une position qui nourrit les radicaux de tous bords, quelles chances restent alors pour les partisans de la paix pour se faire entendre ? Aujourd'hui, force est de reconnaître que nous sommes loin, très loin, du concept “échange de la terre contre la paix” qui avait contraint Israël à négocier avec l'OLP en 1993, à Oslo. Israël a, non seulement, “récupéré” les territoires concédés à l'autorité palestinienne du défunt Arafat, mais opère un génocide sous l'œil vigilant d'un occident responsable, il y a plus de 60 ans, de la création d'un Etat clandestin au proche-orient et soucieux, aujourd'hui, de le préserver pour des objectifs géostratégiques liés au pétrole et à l'armement. S. T.