Une cérémonie de recueillement a eu lieu, hier, pour commémorer l'assassinat de Zineddine Aliou Salah, journaliste au quotidien Liberté, assassiné par les terroristes le 6 janvier 1995 dans son quartier à Khazrouna, wilaya de Blida. Ont assisté à cette cérémonie de recueillement l'épouse du défunt Zinou, Abrous Outoudert, directeur de la publication, Ali Ouafek, gérant du journal, l'ex-ministre Abdelhak Brerhi et des citoyens fidèles au slogan “Pour que nul n'oublie”. Lors de sa prise de parole, l'épouse de Zinou n'a pas manqué de dénoncer la disparition de la plaque commémorant l'assassinat de Zinou. Plus loin, elle a appelé ceux qui ont connu Zinou et les autres martyrs tombés au champ d'honneur à ne pas sombrer dans l'oubli. “Ce n'est pas la politique qui va nous obliger à oublier ce qui s'est passé durant la décennie noire ou à oublier ceux qui ont été assassinés par les balles des terroristes. Personne ne pourra effacer ces hommes et ces femmes de notre mémoire. Notre mission est de combattre l'oubli afin que nos enfants aient un avenir meilleur”, a indiqué l'épouse de Zinou. Des écoliers passant par la cité Khazrouna ont marqué une halte pour prendre part à cette commémoration où ils ont posé des questions sur les victimes de la décennie noire. La veuve de Zinou leur expliquera alors tout, dans le détail. “Il faut toujours dire la vérité aux enfants, car ils incarnent la vérité”, a-t-elle soutenu. Notons que les autorités locales ont brillé par leur absence lors de cette cérémonie de recueillement contre l'oubli, aucun responsable en poste n'ayant pas jugé utile d'y assister. Les habitués de ce rendez-vous annuel étaient, quant à eux, tous présents, à l'exception de Laâmouri, un des pionniers des GLD de la ville de Boufarik, qui, de son vivant, n'avait jamais manqué l'occasion de se recueillir à la mémoire de Zinou. Hier, il n'était pas de la partie : il est décédé à la veille de l'Aïd el-Kébir. En voilà un autre qu'il ne faudra pas oublier. K. Fawzi