Faute d'avoir trouvé un écho auprès des autorités locales, les habitants de Hay El-Badr, dit l'Abattoir, dans la commune de Bordj El-Bahri, ont investi la rue, hier, vers midi, pour dénoncer leurs conditions de vie qu'ils qualifient d'intenables. En effet, les habitants de ce quartier ont carrément bloqué la route au niveau du quartier Cosider qui relie Alger-Plage à Café Chergui, pour ensuite placer des barricades à l'aide de pneus en flammes. Les usagers de cet axe routier ont dû emprunter d'autres chemins alors que d'autres étaient bloqués dans un embouteillage indescriptible. Les contestataires exigent que leurs maisons soient alimentées en gaz de ville, chose qu'ils disent attendre depuis… 1982. Bien que l'installation ait été effectuée il y a près de deux ans, le raccordement aux foyers n'a toujours pas été réalisé. Les riverains trouvent “anormal” qu'en 2008 et en plein centre urbain, ils continuent de s'approvisionner en gaz butane. De plus, se plaignent-ils encore, les routes de la cité sont en mauvais état. Le quartier n'a jamais bénéficié d'un tapis de goudron, selon eux. Les coupures d'électricité et les baisses de tension électrique, par trop répétitives, achèvent d'assombrir leur quotidien. Ce problème est dû à la proximité d'un grand bidonville dont les résidents s'adonnent au “vol de l'électricité” par le moyen des branchements illicites. Pis encore, l'eau qui coule des robinets de Hay El-Badr ne serait pas “tout à fait potable”. Selon les habitants, elle est “complètement polluée”, et a déjà causé la contamination de plusieurs familles. Les riverains dénoncent, en outre, le “désintéressement total” des élus de la commune quant à la prise en charge de leurs problèmes quotidiens. Le vice-président de l'APC de Bordj El-Bahri, rencontré sur les lieux, M. Mebarkia, estime que la situation en est arrivée là parce que le comité du quartier Hay El-Badr n'a pas accompli sa mission. “C'est un comité qui ne représente que lui-même et non pas les citoyens”, nous dira-t-il. Interrogé sur cette situation et les moyens d'en sortir, sachant que l'actuel président d'APC en est à son deuxième mandat, alors qu'aucun problème n'a été résolu au niveau de ce quartier, M. Mebarkia trouve que le premier responsable de la commune “n'a qu'à prendre ses responsabilités”. Mehdi Mehenni