Par la nouvelle stratégie industrielle, décidée en 2007, il s'agirait, prioritairement et à cette heure, de hisser les industries algériennes à un niveau organisationnel leur permettant de satisfaire le marché national. ll Planchant sur la mise en œuvre de la nouvelle stratégie industrielle, autre point fort des objectifs de développement économique s'inscrivant dans la continuité du plan de relance 2005-2009, le gouvernement voit soumettre à son approbation la création de 9 à 15 zones industrielles de développement intégré (Zidi) devant englober des activités polyvalentes et, également, spécialisées, compte tenu des régions d'implantation. En lui-même, tel objectif découlerait d'une vision autrement plus active et attractive d'un tissu industriel nécessitant une totale reconfiguration en termes de productivité, de satisfaction du marché intérieur et de débouchés extérieurs. De fait, à travers ces zones industrielles (ZIDI), c'est une toute nouvelle conception de la politique d'aménagement du territoire qui s'en viendrait à être mise en œuvre, avec ce qu'elle laisse supposer, parallèlement, de participation et d'engagement des autorités locales et régionales, sur fond de dispositions juridiques à même de satisfaire chaque secteur engagé en la matière. Ainsi, y aurait-il comme une volonté affichée de dépasser ce que l'on en est à considérer comme un quasi-échec de la privatisation, du partenariat et de l'ouverture à l'investissement direct étranger (IDE). Pour l'économie nationale, il s'agirait, donc, de parvenir à instaurer des équilibres macroéconomiques, plus particulièrement en cette période de crise internationale dont on ignore tout des effets à venir ; le problème, en ce sens, pour l'Algérie étant d'agencer rapidement les éléments d'une croissance nouvelle, rapide et durable. Et, sur ce plan, en matière de régulation économique, s'agirait-il de dépasser la trop grande prudence affichée par le système bancaire, en consolidant, de ce fait, le dispositif banques-entreprises en vue d'aider ces dernières à reconstituer leur équilibre financier, relancer et développer leurs activités ; façon d'introduire et de contribuer à plus de cohérence et à une meilleure coordination intersectorielle dans la stratégie du développement industriel. Et, c'est dans un tel cadre que l'on en est à observer les indices de la croissance industrielle tels que ressortant des statistiques officielles. Evalué, en 2008, à 2,2%, le taux de croissance de la production industrielle du secteur public national est en nette hausse par rapport à 2007 où il était enregistré à -1,6%… De même, faut-il noter, que les prix à la production industrielle hors hydrocarbures du secteur public national ont enregistré une hausse de 3,8% en 2008 et par rapport à l'année 2007 au terme de laquelle elle était fixée à +3,1%, cependant que, par ailleurs, il faut noter une constante hausse du taux d'inflation se mesurant, en novembre 2008, à +3,5% et celle des prix de gros des fruits et légumes à +16,9%, ce dernier point pour simple observation. Telles qu'établies au fil des ans, les données statistiques font ressortir, tant au niveau du secteur industriel public que privé, la faiblesse des performances ; situation ayant mené à une faillite totale de 250 entreprises dans le même temps que le secteur industriel, dans sa présente situation, ne représente que 15% du produit intérieur brut (PIB) ; 5% de ce même PIB en ce qui concerne la production industrielle hors hydrocarbures. Et, c'est bien à partir d'une telle faiblesse chiffrée que s'est imposée la nécessité d'un redéploiement du tissu industriel à même de valoriser notamment, les activités industrielles manufacturières ; les ressources naturelles du pays ouvrant sur la pétrochimie et la sidérurgie ; les engrais et les matériaux de construction ; enfin, les richesses naturelles à même d'assurer le développement de l'agro-industrie. Par une telle démarche reconsidérant dans sa globalité le développement industriel, il y aurait, parallèlement, comme une volonté de se prémunir contre un retournement durable du marché pétrolier, ainsi que ressortant actuellement des effets de la crise internationale. Sortir l'industrie du marasme dans lequel elle s'est engluée devient une priorité nationale au vu de la relance et du développement général qu'elle engendrerait directement ou indirectement. En cela, il s'agirait d'établir une nouvelle ligue de conduite selon de nouvelles directives dépassant toutes celles cumulées dans les 80 lois et ordonnances relatives à la réforme économique et établies depuis 1991, outre les 161 décrets également parus au Journal officiel, à ce même propos depuis 1994, avec les très faibles résultats en découlant ; s'agissant, en cela, d'un tirer enseignement. Larbi R. Abahri