Dans l'histoire d'un club, il y a très souvent des évènements qui sont à marquer d'une pierre blanche et qui constituent des repères de gloire que la mémoire collective ne peut guère effacer et la JSM Béjaïa veut justement sceller de fort belle manière ses annales d'or ce soir dans la nouvelle arène olympique de l'antique Carthage et ce, en défiant avec beaucoup d'orgueil et de fierté l'Espérance de Tunis dans son propre fief. Et pour cause, la JSM Béjaïa semble courtiser cette première Coupe nord-africaine des vainqueurs de coupes non pas pour le simple plaisir de remporter un beau trophée, mais surtout pour tenter de se frayer un chemin dans la cour des grands et confirmer, si besoin est, sa nouvelle envergure internationale. Lorsqu'on se permet de sortir aisément un grand club d'Afrique comme le Nadi El-Masry, c'est que l'on a de l'ambition et de la notoriété à revendre et les Béjaouis entendent bien déployer leur étendard Vert et Rouge ce soir dans le majestueux complexe olympique du 7 -Novembre de Radès dans la périphérie tunisoise pour oser donc titiller le célèbre Ettaradji dans son propre jardin. Quoique amoindris par l'absence de quatre éléments-clés dans son échiquier habituel, en l'occurrence Mhaya et Lahmar suspendus d'une part mais aussi Bellatrèche et Deghiche blessés d'autre part, les Béjaouis veulent sonner à tout prix la révolte en terre tunisienne car ils savent pertinemment qu'ils n'ont plus rien à perdre dans cette bataille historique, mais tout à gagner en matière d'expérience internationale et surtout de représentativité interclubs surtout qu'il ne faut pas oublier qu'ils comptent récupérer à l'occasion deux joueurs de valeur qui ont pour noms Boukemacha et surtout leur tour d'ivoire de Brahim Zafour très rompu à ce genre de challenge. Et c'est certainement pour enchaîner leur passé glorieux et leur présent euphorique que les Béjaouis ont décidé de joindre à cette page d'histoire deux de leurs “vieilles gloires” des années 60 telles que Rachid Dali et Mokhtar Rabouhi venus témoigner de l'âge d'or de la JSMB et assurer leur équipe de toujours de la bénédiction de Yemma Gouraya. Mieux encore, ils sont plusieurs centaines de supporters béjaouis à avoir envahi la capitale tunisienne depuis quelques jours déjà pour ne pas rater un tel rendez-vous historique de leur club favori tout en s'apprêtant à soutenir de toutes leurs forces leur équipe appelée à faire face à un défi sans précédent. Arrivés dimanche à Tunis par avion spécial, les poulains de Djamel Menad n'ont rien laissé au hasard et se sont entraînés d'arrache-pied durant ces derniers jours au stade de Radès, dimanche après-midi au stade annexe puis hier soir à l'heure du match, c'est-à-dire à 18h30 sur le terrain principal où les attend justement ce soir une bataille sans merci face à cette fameuse Espérance de Tunis qui n'a pas pour habitude de brader son prestige et sa stature continentale. Certes, les Sang et Or ont disputé et remporté le grand derby de la capitale tunisoise dimanche dernier au stade mythique d'El-Minzah face au vieux rival le Stade Tunisien grâce à un super Eneramo (2-1), mais il faut bien se rendre à l'évidence qu'ils ont un très riche effectif pour parer à toute situation. C'est dire que la tâche sera quand même très complexe pour le représentant algérien, mais gageons qu'avec l'expérience déjà bien établie des Saoula, Zafour, Ghazi, et autres Boukessassa mais aussi la fraîcheur juvénile et le talent prometteur des Belkheïr, Belakhdar, Bouchetta, Messali et autres Boukemacha sans oublier le baptême de feu du nouveau joueur émigré Zerdeb, la JSMB a les moyens de créer la surprise ce soir sur la belle pelouse de Radès pour peu que le trio d'arbitres marocains, dirigé par l'international Lahchane, soit à la hauteur de l'évènement surtout que le président de l'Unaf, l'Algérien Mohamed Raouraoua qui a rallié Tunis depuis samedi dernier a promis un arbitrage de qualité. “C'est vrai que ce sera une page nouvelle dans l'histoire de la JSMB et de tout le football béjaoui. J'estime que notre club a tout à gagner dans cette finale car cette compétition nous a mis en confiance pour aborder en toute sérénité notre entrée en lice en coupe de la CAF. Alors que le meilleur gagne !”, dira à juste titre le président de la section football de la JSMB, Zahir Tiab, qui attend d'ailleurs l'arrivée de son frère aîné Boualem Tiab qui, malgré son état de santé encore fragile, tient à rallier Tunis aujourd'hui même en provenance de Marseille pour ne pas rater un rendez-vous footballistique à graver en lettres d'or dans toute l'histoire de la capitale des Hammadites. M. H.