Le tribunal de Ziadia, à Constantine a prononcé, hier en fin de matinée, la peine de 2 mois de prison avec sursis, à l'encontre de 15 enseignants, membres du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique. Accusés d'attroupement non autorisé, les 15 mis en cause, qui rejettent ce chef d'accusation, comptent faire appel. Selon leurs propos, les services de sécurité les auraient interpellés au moment où ils se sont rendus au commissariat de police pour s'enquérir de la situation de 5 de leurs collègues interpellés, quelques heures auparavant. Le procès tant attendu des enseignants du Cnapest a, faut-il le souligner, été reporté une première fois, le 2 janvier, sur requête du juge qui avait, alors, demandé à consulter les antécédents judiciaires des 15 accusés, avant de pouvoir statuer sur leur cas. Ces derniers ont été interpellés à la suite d'une marche de contestation organisée, par le bureau du conseil, le 2 juillet de l'année écoulée, et qui devait les conduire vers le siège de la direction de l'éducation nationale, située au Koudiat. Les forces anti-émeutes avaient, rappelons-le, immédiatement pris position au niveau des différents accès. Autrement dit, un important dispositif mis en place afin de contenir d'éventuels débordements. Selon des sources bien informées, 5 enseignants ont été interpellés. 9 autres seront arrêtés à leur tour, à quelques heures d'intervalle. Il importe de rappeler que les manifestants, tous membres du bureau du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) avaient exigé, entre autres revendications qu'ils avaient adressées au ministère de tutelle, le départ de l'actuel directeur de l'éducation, Ahmed Guellil, en l'occurrence. Ses accusateurs contestent vivement sa gestion du secteur, notamment. Il va sans dire que l'état des lieux “désastreux” tant décrié par les professeurs du secondaire, a été, récemment confirmé par la venue, il y a quelques semaines, d'une commission dépêchée par le ministère, afin d'enquêter sur l'affaire de détournement de deniers publics constaté dans plusieurs établissements scolaires, l'on citera, entre autres, le détournement de plus de 2 milliards au lycée Ahmed-Bey, ont révélé les mêmes sources. Lynda Nacer