Kerbane samira et Madani zoulikha, deux étudiantes du département de français, du centre universitaire de Saida, ont présenté ce jeudi leur mémoire de fin d'études, intitulé « l'étude spatiotemporelle du roman Hogra », de notre confrère Bouziane Ben Achour. Prenant la parole, Melle Kerbane dira en substance : « nous sommes tous, à des degrés différents, le produit d'une hogra collective où tout le monde se sent abaissé. De plus, ce titre est d'actualité. ‘'Hogra'', au titre évocateur est une oeuvre qui raconte l'histoire des habitants de Sidi El Bachir, quartier populaire à Oran, rongé par la misère rampante et l'injustice. Des fléaux qui révoltent devant l'exigence des autorités d'imposer un impôt pour quiconque empruntera la nouvelle autoroute qui mène au cimetière de Aïn Beida. Dès les premières pages, le lecteur comprend et apprécie le choix du vocable capable de résumer à lui seul toutes les humiliations, les injustices, les exclusions des petites gens. » De son côté, Mlle Madani dira : « l'auteur de Dix années de solitude et de Sentinelle oubliée change carrément de décor et bien sûr d'histoire avec le roman ‘'hogra'', où il fait preuve d'un réel talent de conteur, une flèche qui manquait jusque-là à son arc. Cette trilogie est un chaleureux hommage à tous les anonymes ou plus exactement aux antihéros. » De la sorte, l'œuvre se réduit au gré de ses bifurcations à un prétexte pour déboucher sur une galerie de portraits de personnages de tout acabit, des plus tristes aux plus émouvants, en passant par les plus pittoresques. Dans un style agréable, aéré, qui puise harmonieusement dans l'écrit journalistique, théâtral, romanesque, historique, du conte populaire et du récit fiction, Bouziane Ben Achour pose d'une toute autre manière la problématique de l'échec. Il plante ses personnages et ses décors et nous raconte au bout de la plume la passion, les vicissitudes, les déboires, les préoccupations mais aussi les rêves, les espoirs et les révoltes de ces petites gens modestes que l'auteur a appris depuis très longtemps à connaître et surtout à aimer.