Il faisait assez chaud pour un début d'automne et la jeune femme qui marchait sous un soleil de plomb jugea plutôt opportun de changer de trottoir pour se mettre à l'ombre. Vite dit, vite fait. Elle entreprend de traverser la rue. Mais au moment où elle s'apprêtait à rejoindre l'autre versant, une poignée de fer la tire en arrière. Elle trébuche et perd l'équilibre, mais quelqu'un la retient de justesse. Confuse, elle se retourne et se retrouve nez à nez avec un homme d'une quarantaine d'année. - Faites attention où vous mettez vos pieds ma petite dame. Un pas de plus et vous ne serez plus de ce monde. - Euh, comment… ? Elle reprend vite ses esprits et constate en effet, qu'elle avait échappé à une mort certaine. Un semi remorque venait de passer… Mais où est-elle donc ? - Oh, excusez-moi… - Vous n'avez pas à vous excuser madame. Je vous demanderais plutôt de faire un peu plus attention en traversant. De nos jours, et avec tous ces chauffards, il suffit d'un petit faux geste, et une catastrophe est vite arrivée… - Vous pouvez-le dire. Merci, Monsieur… Je ne sais pas ce qui m'arrive vraiment, d'habitude je suis plus prudente. La jeune femme reprend sa marche un peu ébranlée par cet incident. Elle se demandait comment elle avait pu faire une telle chose. Traverser une rue sans regarder ni à droite ni à gauche. Elle secoue sa tête. Non franchement c'est la première fois que cela lui arrive. Heureusement que le cabinet dentaire n'était plus très loin, sinon elle aurait rebroussé chemin pour rentrer chez-elle. Une dizaine de mètres plus loin, Maissa se retrouve dans une salle d'attente encombrée. L'après midi était déjà bien avancée quand son tour arrive. Le dentiste, un homme qui la connaissait depuis qu'elle était encore une toute petite fille, l'accueille chaleureusement, avant de procéder aux soins. - Il va falloir revenir encore deux ou trois fois pour terminer ces deux molaires… Lui dit-il… Elles sont profondément cariées, mais pas irrécupérables… Je préfère que tu les gardes encore quelques années. Je n'aime pas les extractions dentaires. Excepté dans certains cas irréversibles, je préfère que mes patients gardent leurs dents. Il suffit parfois de se faire extraire une dent pour se sentir un peu plus vieux… Il sourit : - N'est ce pas Maïssa ? Le jeune femme se rince la bouche avant de répondre : - Mais parfois on est vieux même en gardant ses dents. Le temps n'attend pas… - Oui je le sais bien moi qui frise déjà la soixantaine…Mais pourquoi dis-tu cela Maïssa ? Maissa est chez son dentiste. Ce dernier lui conseil de soigner ses dents pour les garder plus longtemps. Maissa lui dit se sentir déjà vieille même en gardant ces dents. Y. H.