Le nouveau patron de la CIA (Central Intelligence Agency), Leon Panetta, a évoqué le 5 février dernier devant le Congrès au Capitol Hill le cas de Andrew Warren en affirmant que l'ancien chef d'antenne de la CIA à Alger devait être immédiatement rappelé après qu'un scandale sexuel le mettant en cause eut éclaté. Selon les informations rapportées par ABC News, Andrew Warren est actuellement sous enquête diligentée par les procureurs fédéraux mais aucune accusation officielle n'a été encore déposée contre lui. Le nouveau directeur de la CIA a été critique vis-à-vis du fonctionnement de son département et l'a fait clairement savoir aux congressistes. À une réponse à une question du président du comité du renseignement au Sénat, Dianne Feinstein sur l'absence de communication de la part de la CIA sur ce scandale et le fait que le congrès ait été informé par ABC News, Leon Panetta a reconnu l'erreur. “La CIA a omis d'informer le congrès”, a-t-il indiqué avant d'ajouter que “les premières informations sur ce cas sont venues une fois que Andrew Warren était de retour en octobre et je crois que c'était là le moment d'informer le Congrès, ce qui n'a pas été fait.” Le sénateur, Orin Hatch s'était de son côté scandalisé que le congrès soit informé par une chaîne TV et non par la CIA d'une irrégularité d'un employé de la CIA dans un pays musulman. Pour le directeur de la CIA, “la qualité et le niveau du comportement ont prédominé dans ce cas, cela a dû être difficile de mettre fin aux fonctions du chef d'antenne de la CIA à Alger mais en tant que directeur de la CIA nous avons la responsabilité de mettre en œuvre ce genre de procédure”, a souligné Leon Panetta devant les congressistes. Cependant si Mark Zaid, avocat qui exerce à Washington cité par ABC News et qui a plaidé dans beaucoup d'affaires où sont impliqués des militaires et des officiers du renseignement a affirmé que la “carrière intellectuelle d'Andrew Warren est quasiment finie” ce n'est pas l'avis d'officiers de la CIA cités par le journal Los Angeles Times. Warren a été décrit comme un officier très doué par des responsables de la CIA qui ont requis l'anonymat. “Il est exactement l'homme dont nous avons besoin sur le terrain”, a indiqué de son côté un fonctionnaire du gouvernement US qui a rencontré Warren l'été dernier à Alger. “Il est Afro-Américain, il est musulman et il parle bien la langue en plus de son capital expérience”, a-t-il ajouté. Tout en regrettant ce scandale, ce fonctionnaire a témoigné du travail accompli par Warren notamment en Afghanistan après l'invasion US en 2002. “Il avait infiltré les mosquées comme il est capable d'aller à la prière du vendredi, de réciter le Coran et de tenir des discussions avec les fidèles”, a-t-il conclu. L'ex-chef de la CIA à Alger est soupçonné par la justice américaine d'avoir commis des actes aggravés d'abus sexuels sur deux femmes alors qu'il était en poste à Alger entre septembre 2007 et octobre 2008. Une probable inculpation du mis en cause pourrait intervenir “au plus tard dans un mois”, selon des médias américains. Les renseignements contenus dans des enregistrements vidéo retrouvés chez lui ont confirmé la version des deux témoins par rapport au mode opératoire utilisé par le mis en cause, notamment en ce qui concerne les accusations selon lesquelles l'ex-chef de la CIA aurait administré à ses victimes, sans qu'elles ne s'en rendent compte, des drogues pour les ramener à se soumettre à ses désirs sans la moindre résistance. Une piste confortée encore plus par la découverte, de flacons de Valium et de Xanax, deux substances que les experts du FBI décrivent comme “communément utilisées pour faciliter les actes d'abus sexuels”. Salim Tamani