Andrew Warren, l'ancien chef d'antenne de la CIA à Alger, a fini par avouer et plaider coupable dans l'affaire du viol de deux femmes algériennes. Après avoir nié les faits, dans un premier temps, pour accuser les deux femmes, ensuite, de l'avoir sciemment drogué, ou encore, de travailler pour le compte des services de renseignements algériens, l'ancien espion en chef à Alger a fini par craquer lundi dernier, à Washington, lors de son procès, en plaidant coupable d'agression sexuelle alors qu'il était en poste, ainsi que d'usage illégal d'une arme à feu sous l'emprise de la cocaïne, a annoncé le ministère américain de la Justice. Andrew Warren, 42 ans, risque 10 ans de prison et 250 000 dollars d'amende. Sa condamnation sera prononcée le 9 septembre. Il a plaidé coupable d'avoir agressé sexuellement une femme en février 2008 “après l'avoir rendue inconsciente”, alors qu'il se trouvait à l'ambassade des Etats-Unis à Alger, a précisé le ministère dans un communiqué. de même source, il a également plaidé coupable d'avoir, le 26 avril 2010, consommé de la cocaïne tout en tenant entre ses mains un pistolet semi-automatique calibre 9 de la marque Glock. L'affaire avait éclaté en janvier 2009, lorsque les médias américains avaient annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les agissements de M. Warren. L'ambassade américaine à Alger avait confirmé peu après que le fonctionnaire avait été prié de quitter ses fonctions et était rentré aux Etats-Unis. À l'époque, la chaîne américaine ABC faisait état des témoignages sous serment en septembre 2008 de deux femmes affirmant avoir été droguées puis violées par M. Warren. “La découverte de plus de douze cassettes vidéo montrant l'agent en plein acte sexuel avec d'autres femmes a encouragé le ministère de la Justice à élargir son enquête pour y inclure au moins un autre pays arabe, l'Egypte, où l'agent a été en poste plus tôt dans sa carrière”, avait ajouté la chaîne. Selon CNN, les enquêteurs avaient également découvert au domicile de l'agent des “comprimés”, alimentant la thèse des victimes. Il y a lieu de rappeler que cette affaire a été révélée par la presse américaine et que le chef d'antenne de la CIA avait eu des précédents alors qu'il était en poste au Caire. L'éclatement de l'affaire avait suscité étonnement à Alger, non pas pour les faits qui lui sont reprochés, mais parce qu'on découvrait, à cette occasion, l'existence d'une antenne de la CIA sur le sol algérien, alors qu'officiellement, on n'en avait jamais parlé. Plus étonnant, encore, c'est le comportement de l'accusé, chef d'antenne dans une région aussi sensible que l'Afrique du nord, et qui se laisse aller à des agressions sexuelles, avec en prime, des traces qu'il laisse sur son passage. Des maladresses qui ne sont admises chez aucun des espions de par le monde, encore moins chez les agents de la CIA. Mais, peut-être que l'affaire Warren aura été la goutte qui a fait déborder le vase dans la central intelligency, où les scandales se sont accumulés ces dernières années. Il faut rappeler que l'éclatement de l'affaire était intervenu en plein débat sur la fermeture du centre de détention de Guantanamo, où la CIA faisait ce que bon lui semblait.