Le président de la République a signé, hier, le décret portant convocation du corps électoral pour l'élection présidentielle du 9 avril prochain. Avec ce texte, le Président vient boucler le dispositif organisationnel de cette élection. Après la mise en place de la commission d'organisation présidée par le Premier ministre, le Président a désigné, hier, parallèlement à la convocation du corps électoral, M. Mohamed Teguia à la tête de la Commission de surveillance de l'élection présidentielle. Il a mis l'accent dans cette convocation sur l'impératif pour les agents de l'administration de demeurer neutres et d'assurer les conditions d'un scrutin transparent et crédible. Une instruction en ce sens a été adressée “aux autorités et agents publics concernés par l'organisation et le déroulement de cette élection, leur enjoignant de veiller en toute légalité et neutralité au bon déroulement de cette importante consultation”, lit-on dans la convocation. Comme il insiste sur le respect des mesures relatives à la régularité du scrutin. Le corps (administration souvent mise en cause dans la fraude) est longuement évoqué sous forme d'une mise en garde. Les agents de l'administration sont souvent montrés du doigt pour être les premiers acteurs des fraudes ou accusés de favoriser des partis ou des candidats au détriment des autres le jour même du vote. Depuis les premières élections multipartites, les partis ont dénoncé le parti pris de l'administration accusée de “gâcher” par ses agissements la neutralité des consultations. Par ailleurs, le président Bouteflika, candidat virtuel de ses soutiens et partisans qui ont déjà mis en place la machine électorale à son service, garde encore le suspense quant à sa candidature pour un troisième mandat. Par ailleurs, le président de la République a signé le second décret relatif à la Commission nationale de surveillance de l'élection d'avril 2009 et désigné à sa tête, comme coordinateur, l'ancien ministre de la Justice, Mohamed Teguia. La commission, qui a la charge de surveiller le processus de l'élection présidentielle, comprend, outre le coordinateur, des représentants des partis politiques ainsi que des candidats. En plus des assurances qu'offre ce dispositif organisationnel, le Président a instruit le gouvernement de saisir les organisations régionales et internationales, à l'instar de l'ONU, de l'OCI, de l'UA et de la Ligue arabe, pour déléguer des observateurs afin de suivre le scrutin comme garantie supplémentaire. Mais le principal baromètre de crédibilité de l'élection demeure le taux de participation. Elément qui fait défaut et qui exprime sa désapprobation ou son refus par une désaffection massive. La leçon a été donnée lors des dernières législatives où le taux de participation n'a même pas atteint la moitié du corps électoral. D'où l'actuelle campagne de sensibilisation pour l'inscription sur les listes électorales et la mobilisation des agents relevant de l'Intérieur pour faire du porte-à-porte pour inscrire ceux qui ont changé de lieu de résidence. Importance qui est reconnue dans la convocation du Président qui conditionne la réussite du scrutin à “l'esprit civique des électrices et électeurs et sur une contribution responsable et loyale des partis politiques et des candidats”. Djilali B.